lundi 15 décembre 2014

TCE - 12 Décembre - Marie-Nicole Lemieux : Sacré Phénomène !

Comme vous le savez tous, la musique baroque n'est pas ce que je préfère, loin s'en faut... !

J'avais pourtant opté pour ce récital Vivaldi de Marie-Nicole Lemieux au TCE, le compositeur vénitien parvenant à capter mon intérêt au-delà du quart d'heure, là où les baroqueux allemands et français ne réussissent qu'à m'agacer passé cinq minutes !

Je me demandais néanmoins si j'allais tenir le coup en voyant le clavecin (grrrr...) et les deux violes de gambe déjà en place avant le début du concert...
Venice Baroque Orchestra
Mais dès que les quinze musiciens du Venice Baroque Orchestra ont joué le premier extrait, j'étais convaincue que oui, j'irais au bout ! Cet ensemble est, d'ailleurs, d'un excellent niveau et la musique de Vivaldi dégage une telle énergie qu'elle bouste l'écoute et dynamise l'émotion.

Et si, en prime, cette musique est servie par la contralto canadienne Marie-Nicole Lemieux, cette musique devient carrément passionnante !

Car la chanteuse, pour ses adieux à Vivaldi, nous a offert tout ce que son immense talent peut mettre au service de la musique, de cette musique-là.

Au fil des différents airs - extraits de Farnace, de Bajazet, d'Orlando Furioso, de Griselda, de La Fida Ninfa et d'Ottone in villa - MNL nous a généreusement gratifiés de son timbre fastueux, de sa musicalité accomplie, de sa virtuosité acrobatique et vertigineuse, de l'ampleur d'une voix somptueuse, de nuances incroyablement maîtrisées, d'un chant voluptueux dans lequel elle se roule et nous emporte avec elle, avec en plus, ce grain de folie qui n'appartient qu'à elle et qui nous réjouis...

Nous sommes passés, en un peu plus d'une heure de temps, du somptueusement triste au très attendrissant, de la douleur à la drôlerie, de la virtuosité au bonheur affiché, du numéro de haute voltige, de la cadence balancée à la plus naïve douceur.

Tout cela nous est advenu parce que Marie-Nicole Lemieux est profondément pénétrée par son art et qu'elle redistribue ses émotions qui atteignent notre coeur.

Je ne suis pas prêt d'oublier ce bis, si pur après toute cette déferlante mélodique : "Entre le boeuf et l'âne gris", chant minimaliste que la contralto nous a offert en cadeau de Noël, seulement souligné d'accords au luth ou théorbe (je ne saurais dire lequel des deux, je penche plutôt pour le second...) et de quelques coups d'archet sur la viole de gambe.

Un véritable moment de grâce ! Merci Madame ! Il va nous être très difficile de vous attendre jusqu'en 2016 à Paris !

dimanche 14 décembre 2014

TCE - 11 Décembre - Récital Olga Peretyatko et Dmitry Korchak

Parlons tout d'abord de l'orchestre, comme ça ce sera fait !

L'Orchestre de chambre de Paris est une petite formation qui se place, au gré des invitations et des concerts, sous la baguette de différents chefs d'orchestre. Cela explique peut-être son manque de professionnalisme. Jeudi soir, sous la direction de Manuel Lopez-Gomez, sa prestation releva davantage de la fanfare que de l'accompagnement bel-cantiste.

Pour ce qui est des chanteurs, Paris accueillait pour la première fois (enfin pas tout à fait puisqu'elle fut sur le podium du 14 juillet dernier à la Tour Eiffel) cette toute jeune soprano russe, Olga Peretyatko. Joli minoi, tempérament et belle silhouette que trois robes, bien différentes, ont habillée (la première étant la seule élégante).

Son compatriote, le ténor Dmitry Korchak, s'est déjà produit à Paris (Les Puritains à l'Opéra Bastille). Jeune également, il a un côté "alagnien" dans l'allure. Mais pas dans la voix...
Olga Peretyatko               Dmitry Korchak 
Pour ne pas détailler le programme, un peu touffu, de cette soirée, je résumerais ainsi la soirée :

- Le récital a débuté par des extraits de Don Giovanni de Mozart. Olga Peretyatko a chanté son air de Dona Anna avec beaucoup de nuances, une grande tenue du souffle et une grande sûreté dans les aigus, à défaut d'un style purement mozartien.
La soprano possède, avant toute chose une technique vocale déjà très aboutie sur laquelle elle va pouvoir appuyer l'évolution de sa voix. Son timbre est très agréable et elle a de grandes facilités dans les aigus ainsi qu'une agilité déconcertante et un souffle confondant dans les vocalises.
On peut espérer que la voix prenne du volume car, actuellement, c'est parfois un peu juste. Il est vrai que l'orchestre sonnait comme une fanfare...
D'autre part, si l'on excepte "La Villanelle" (J'ai vu passer l'hirondelle...), qui mit ses qualités en avant sans nécessité d'exprimer davantage qu'une mélodie gracieuse, Olga Peretyatko a beaucoup minaudé mais sans convaincre véribablement. Peut-être est-elle plus à l'aise dans les productions scéniques qu'en récital ?
Ce qui est certain, c'est que vu sa jeunesse, ses qualités vont s'épanouir et que la marge de progression est encore très importante. Après tout, lorsque j'ai entendu La Netrebko pour la première fois dans ce même théâtre, je n'ai pas été subjuguée ! Et maintenant, je le suis...

- Débutant, lui aussi, par Don Giovanni (air de Don Ottavio), son timbre très ingrat, malmenant la ligne de chant, il s'avère ne pas être, lui non plus un chanteur mozartien.
C'est un ténor vaillant dont le timbre très cuivré hérisse mes oreilles.
Sa technique vocale est déplorable ; il chante tout en force, la ligne de chant est heurtée, le vibrato pas toujours bien contrôlé. Ses aigus sont tous poussés, toujours "sur le fil" et on souffre avec lui.
Je crains qu'à malmener ainsi ses cordes vocales, ce chanteur ne fasse, malheureusement, pas une longue carrière. J'espère me tromper... (pour une fois !).

La salle, aux trois-quarts pleine, a manifesté son enthousiasme, même après les piètres extraits orchestraux... Indiscipliné aussi, ce public applaudissait tout pareil et souvent avant la fin des morceaux !

Globalement une bonne soirée qui ne marquera pas mes souvenirs de lyricomane.

mardi 25 novembre 2014

"Elles-Mêmes" !

Dans le petit théâtre de l'Ane Vert à Fontainebleau, la fin d'après-midi de dimanche fut un super moment de musique, d'émotion et de légèreté.

Le trio amateur "Elles-Mêmes", créé dans les années 2000, une alto, une mezzo-soprano et une soprano, présente actuellement sa dernière production : A nos Amours !

Carole Letessier, enseignante et professeure de piano, Marie Tuvache, enseignante, auteur, metteur en scène... et Marion Villaneau, pianiste et arrangeuse de toutes les polyphonies du trio nous ont grattifiés d'un peu plus d'une heure de chanson française d'avant-hier, d'hier et de maintenant.

Après un début tout en douceur accompagné au piano, émotion, respect des textes dans les arrangements absoluments géniaux de Marion Villaneau, les trois chanteuses dont les timbres de voix s'harmonisent si parfaitement, les trois personnalités s'ébrouent et n'hésitent pas la forme "a cappella" pour nous livrer une série désopilante, grivoise juste ce qu'il faut et si drôle que toute la salle s'exclafe ! C'est magique !

Dans une mise en scène de Maud Verger-Marchand (comédienne qui signe là sa première expérience d'un spectacle musical) et dans des tenues scintillantes de Catherine Alhinc, le rythme est soutenu et cela semble si facile qu'on en oublierait presque tout ce que cela a supposé de travail à la fois vocal, musical et scénique. Nous n'avons pas vu le temps passer et lorsque les trois chanteuses nous offrent deux bis, on en redemanderait bien si ce n'était abuser de leur fatigue.

Encore une session dimanche 30 novembre à 15 h ! Courrez-y ! 

samedi 22 novembre 2014

Récital Angela Denoke, soprano - Amphitéâtre Bastille 20 novembre 2014

Dans un ordre ponctué par les lieder du cycle "Les Qautre chants sérieux", de J. Brahms, les derniers composés peu avant sa mort, le récital de la soprano Angela Denoke est parfaitement construit.

Il étire une large période musicale qui va de Stölzel avec le délicieux "Bist du bei mir" (1718), longtemps attribué à J.S. Bach, jusqu'à Richard Strauss, butine A. Zemlinsky et nous mène jusqu'à quelques-uns des lieder du jeune A. Berg (1904-1908).
Angela Denoke
Ces poèmes mélangés dispersent avec bonheur les ambiances qui passent, avec beaucoup de subtilité, de la gravité à la mélancolie, à la douceur, au lyrisme, à la simplicité, à la poésie fleurie et amoureusement romantique.

La soprano allemande possède un timbre d'une belle couleur ambrée, un magnifique velouté, un moelleux incomparable. D'un bout à l'autre de la tessiture, la voix est large, la ligne se déploie avec facilité, sans jamais se déformer. Cela pouvait suffire très largement à nous faire passer un très beau moment de chant.

Mais Angela Denoke nous propose, de surcroît, une véritable interprétation de ces lieder. Chaque poème a été parfaitement travaillé, compris, chaque phrase est justement exprimée, chaque mot énoncé nous atteint, nous touche.

Très habités, le corps et le visage de la chanteuse nous emmènent et nous portent sur les vers et sur la mélodie. Un sourire, un émerveillement, l'esquisse d'un geste, un regard lumineux... tout nous emporte avec son chant !

On passe, à sa suite, de la gravité à l'amour, du bonheur à la tristesse, du lyrisme à la sérénité, avec le sentiment d'avoir en sa compagnie traversé des émotions d'une profonde douceur.



Karola Theill, la jeune pianiste qui l'accompagne se défend mieux sur Berg et Strauss que sur les partitions romantiques où elle a le toucher un peu lourd m'a-t-il semblé.



Une très belle soirée de chant pur avec deux bis en prime (R. Strauss et Brahms) !

Dès que la chanteuse est reprogrammée à Paris, courrez l'entendre ! C'est la Salomé du moment, il faut en profiter.


vendredi 21 novembre 2014

Cléopâtre de Jules Massenet au TCE - 18 Novembre 2014

C'est avec curiosité que je me retrouvai, mardi soir, au TCE pour cette version concert de la "Cléopâtre" de Jules Massenet.

Crée en 1914 - quelques mois après la mort du compositeur - l'oeuvre n'a plus été représentée à Paris, ni ailleurs non plus si l'on excepte les quelques représentations américaines (Chicago 1916 et New York 1919).

Ce n'est qu'en 1990 que l'opéra est produit à Saint-Etienne (ville natale du compositeur), puis en 2004 à Barcelone  et, récemment à Marseille en 2013 avec Béatrice Uria-Monzon.

Après coup, je ne peux que me poser la question : était-il vraiment utile de ressusciter cet ouvrage ?

Car, enfin, très loin de ses plus belles pages lyriques (Hérodiade, Thaïs, Manon et Werther, pour ne citer que celles-là), le compositeur n'a pas su, à mon sens, négocier le tournant du XXème siècle. L'oeuvre m'est apparue clinquante et tapageuse, dans une orchestration qui manque de consistance et de lien, dénuée de lyrisme sans jamais effleurer la modernité ambiante de l'époque.

Le livret déroule des épisodes historiques plus ou moins fiables sur la relation Marc-Antoine/Cléopâtre et se termine sur la mort de la Reine.




Malgré la direction, certainement précise et passionnée de Michel Plasson, ni l'Orchestre Symphonique de Mulhouse, ni le Chœur de l'Orchestre de Paris ne parviendront à élever mon intérêt.






La soirée s'inscrivait dans le cadre de la Fondation "Coline Opéra" dont Sophie Koch est la marraine. La mezzo-soprano française a donc défendu, avec panache, cette partition. Le timbre, la ligne, la diction, l'ampleur... rien n'y a manqué.

A ses côtés, Frédéric Goncalves remplaçait Ludovic Tézier dans le rôle de Marc-Antoine. Diction parfaite, engagement, professionnalisme. Le timbre n'est pas d'une grande richesse mais le baryton honore bien la partition.

Cassandre Berthon est une Octavie à la voix douce au timbre velouté.

Le jeune ténor Benjamen Bernheim sert le rôle de Spakos (personnage ajouté, amant jaloux de Cléopâtre) avec aisance. Cependant, le chant manque de nuances, la voix est un peu dure.

Une soirée dont je ne garderai pas le souvenir très longtemps...

samedi 1 novembre 2014

Un "Enlèvement" pas très "enlevé" !

L'Enlèvement au Sérail - Garnier 2014
Il est intéressant de constater, à une semaine d'intervalle, l'exact contraire dans la production nouvelle de l'Enlèvement au Sérail actuellement donnée à Garnier comparativement à celle du Barbier de Séville à Bastille.

En effet, si à Bastille, le "Barbier" souffre d'une trop grande agitation, cet "Enlèvement" est bien trop sage.

Zabou Breitman
Dans son joli écrin que forme le décor coloré de J.M. Stehlé, qui nous emmène dans un Orient onirique un brin naïf, cette turquerie manque d'allant, de badinerie. On a l'impression que Zabou Breitman, dont c'est le premier essai à l'Opéra, n'a pas osé un peu plus de farce, de joyeuseté. Tout cela reste trop sage, trop appliqué et on s'ennuie un peu...

Il est vrai que ce "singspiel", oeuvre d'un jeune Mozart, s'il contient de beaux airs, manque un peu, à mon sens, de corps dans le propos.

Et ce ne sont, malheureusement pas, les chanteurs qui vont relever l'éclat. Une distribution jeune, certes homogène, se partageant le bon et le moins bon, surtout la petitesse des voix.




C'est, globalement, joliment chanté, avec style, mais le niveau sonore se laisse vite dissoudre dans les sonorités orchestrales pourtant parfaitement maîtrisées par Philippe Jordan



Erin Morley


La jolie Erin Morley possède toute l'agilité requise pour les vocalises des airs de Constance et pourrait
être parfaite avec un peu plus d'ampleur.



Son bel amoureux - Belmonte - possède un timbre sonore et léger. Le ténor Bernard Richter montre ses limites dans son dernier air et a une fâcheuse tendance à "savonner" les vocalises, preuve d'un manque sérieux d'agilité vocale.




Lars Woldt quant à lui, manque par trop de médium et de grave pour impressionner dans son personnage d'Osmin. Dommage car la présence scénique est la mieux maîtrisée.







Quant à Anna Prohaska (Blonde) et Paul Schweinester (Pedrillo), il leur faudra gagner en ampleur et en projection car, hormis les suraigus de la première, on perd vite leur émission dans le médium.





En résumé, une production esthétique, un charmant divertissement, une face facile et de bon ton mais à laquelle il manque du pétillant. Le plaisir des yeux ne suffit pas.

Un court extrait de "Le premier homme" d'Albert Camus

Si je tiens à recopier ici ce passage du livre d'Albert Camus, c'est avant tout parce qu'il m'a émue. Mais, également, parce que j'ai trouvé que ces quelques lignes résumaient terriblement bien la condition humaine dans la guerre, dans n'importe quelle guerre.

Il s'agit, ici, de la guerre de 1914 où le père de l'écrivain est tombé, comme tellement d'autres. Il était venu d'Algérie combattre les allemands sur le sol français dont il ignorait absolument tout.

J'espère que vous serez aussi sensibles que moi à cette belle écriture. Ce livre a été publié post mortem par l'épouse de Camus. Il ne s'agissait que d'un premier jet d'une oeuvre dont on peut facilement imaginer ce qu'elle aurait été au final. On sent que ces lignes sont écrites d'un trait, dans la fièvre qui mène le stylo pendant le l'esprit pousse les mots.

"Tout se passait là-bas en effet où les troupes d'Afrique et parmi elles H. Cormery, transportées aussi vite que l'on pouvait, menées telles quelles dans une région mystérieuse dont on parlait, la Marne, et on n'avait pas eu le temps de leur trouver des casques, le soleil n'était pas assez fort pour tuer les couleur comme en Algérie, si bien que des vagues d'algériens arabes et français, vêtus de tons éclatants et pimpants, coiffés de chapeaux de paille, cibles rouges et bleues qu'on pouvait apercevoir à des centaines de mètres, montaient par paquets au feu, étaient détruits par paquets et commençaient d'engraisser un territoire étroit sur lequel pendant quatre ans des hommes venus du monde entier, tapis dans des tanières de boue, s'accrocheraient mètre par mètre sous un ciel hérissé d'obus éclairants, d'obus miaulant pendant que tonitruaient les grands barrages qui annonçaient les vains assauts. Mais pour le moment, il n'y avait pas de tanière, seulement les troupes d'Afrique qui fondaient sous le feu comme des poupées de cire multicolores, et chaque jour des centaines d'orphelins naissaient dans tous les coins d'Algérie, arabes et français, fils et filles sans père qui devraient ensuite apprendre à vivre sans leçon et sans héritage. Quelques semaines et puis un dimanche matin, sur le petit palier intérieur de l'unique étage, entre l'escalier et les deux cabinets sans lumière, trous noirs ménagés à la turque dans la maçonnerie, sans cesse nettoyés au cre
syl et sans cesse puant, Lucie Cormery et sa mère étaient assises sur deux chaises basses, triant des lentilles sous la lumière de l'imposte au-dessus de l'escalier, et le bébé dans une petite corbeille à linge suçait une carotte pleine de sa bave, quand un monsieur, grave et bien habillé, avait surgi dans l'escalier avec une sorte de pli. Les deux femmes surprises avaient posé les assiettes où elles triaient les lentilles qu'elles prenaient dans une marmite placée entre elles et s'essuyaient les mains quand le monsieur, qui s'était arrêté sur l'avant-dernière marche, les avait priées de ne pas bouger, avait demandé Madame Cormery, "la voilà, avait dit la grand-mère, je suis sa mère", et le monsieur avait dit qu'il était le maire, qu'il apportait une douloureuse nouvelle, que son mari était mort au champ d'honneur et que la France qui le pleurait en même temps qu'elle était fière de lui. Lucie Cormery ne l'avait pas entendu, mais s'était levée et lui tendait la main avec beaucoup de respect, la grand-mère s'était dressée, la main sur la bouche, et répétait "mon dieu" en espagnol. Le monsieur avait gardé la main de Lucie dans sa main, puis l'avait encore serrée dans ses deux mains, avait murmuré des paroles de consolation et puis lui avait donné son pli, s'était retourné et avait descendu les escaliers d'un pas lourd. "Qu'est-ce qu'il a dit ? avait demandé Lucie. -Henri est mort. Il a été tué" Lucie regardait le pli qu'elle n'ouvrait pas, ni elle ni sa mère ne savaient lire, elle le retournait, sans mot dire, sans une larme, incapable d'imaginer cette mort si lointaine, au fond d'une nuit inconnue. Et puis elle avait mis le pli dans la poche de son tablier de cuisine, était passée près de l'enfant sans le regarder et était allée dans la chambre qu'elle partageait avec ses deux enfants, avait fermé la porte et les persiennes de la fenêtre qui donnait sur la cour et s'était étendue sur son lit, où elle était restée muette et sans larmes pendant de longues heures à serrer dans sa poche le pli qu'elle ne pouvait lire et à regarder dans le noir le malheur qu'elle ne comprenait pas."

mardi 21 octobre 2014

Un "Barbier" de bande dessinée qui n'a rien à dire... et beaucoup à raser !


Il est de plus en plus dans l'air du temps d'oublier chanteurs et musique dans les productions d'opéra. Déranger l'écoute du spectateur - encore plus sûrement que le déranger dans ses certitudes - et ne pas se préoccuper de la musique ni des chanteurs est même, semble-t-il, devenu le moteur cérébral des metteurs en scène.

A l'Opéra Bastille en ce moment, on atteint des sommets avec cette mise en scène du vénitien Damiono Michieletto, dépourvue de la moindre nuance et de la plus petite parcelle d'émotion, importée du Grand Théâtre de Genève, cette bande dessinée haute en couleurs et pauvre en nuances, comble celui qui est venu pour VOIR et frustre celui qui a pris place pour ECOUTER.
Le décor ultra coloré représente une succession de façades d'immeubles pouilleux dans une région qu'on associe au sud. Un dispositif tournant central nous immerge dans les trois étages où toute l'action va se dérouler. Au bout du troisième tour de manège, on se lasse et on a le tournis.

On a vite assez, aussi, de l'agitation perpétuelle sensée animer l'action. Des figurants omniprésents aux personnages qui ne cessent de courir, monter, descendre, sauter... et j'en passe de plus douteux ! cette effervescence de dessin animé divertit mais, surtout, dérange l'écoute en n'apportant rien de construit, aucune lecture humaine, sociologique ou sociétale. Or, le "Barbier" de Beaumarchais est une réelle réflexion - la première avant le "Mariage de Figaro" - sur la condition humaine et, plus particulièrement féminine.

Mais sans doute s'est-on dit qu'on n'allait pas philosopher sur une musique aussi légère... Trop légère, effectivement, pour supporter tout ce charivari ; tout le monde la laisse (la musique) sur le bord de la route :
- le chef, Carlo Montanaro qui, après une ouverture pétillante, parvient difficilement à faire maintenir le cap de la mesure à ses chanteurs virevoltants.
- les chanteurs, excellents pour une large partie d'entre eux, contraints à davantage d'exercice physique qu'à vocaliser avec légèreté et précision
- le public - enfin, une petite partie du public (dont moi !) si j'en crois l'applaudimètre - qui s'évertue en vain à retrouver toute la subtilité de cette partition.

Or, on l'a vu ce samedi avec la retransmission des Noces de Figaro du MET, il est tout à fait possible de faire drôle et enlevé sans, pour autant, nuire à la musique. L'opéra - n'en déplaise à un soi-disant nouveau public - ça s'écoute d'abord ! Ce que Richard Eyre à New York et Laurent Pelly dans beaucoup de grandes maisons d'opéra, ont bien compris, eux qui alternent avec intelligence le mouvement, la lumière et la drôlerie, tout en préservant aux moments musicaux forts toute la bienveillance de l'inaction et du silence respectueux.

Pour conclure sur ce volet mise en scène, à l'opéra les portes ne doivent pas claquer comme dans une pièce de Feydeau !

J'en viens maintenant à la distribution qui fut, malgré toutes ces chausse-trappes, d'une belle qualité. Au travers de ce que j'ai pu lire ou entendre sur la distribution A, je n'ai, en définitive, pas eu à regretter je crois de n'avoir eu de place que pour la "B".

Carlo Cigny


Après les deux rôles secondaires que sont Berta et Fiorello, respectivement bien servis par Cornelia Oncioiu et Tiago Matos, le Basilio de Carlo Cigni manque de présence à la fois vocale et scénique. Il faut dire que l'air de la calomnie est tout le temps perturbé par un lâchage de journaux qui génère un bruit de papier froissé continu, le tout sur fond d'immeuble en toupie ! Comment produire le crescendo rossinien dans ces conditions ?



Florian Sempey


On attendait beaucoup du jeune baryton français (26 ans) Florian Sempey et on n'a pas été déçu. Tenté de trop vouloir s'affirmer dans son air d'entrée, il claironne un peu ses effets. Mais la voix et le timbre sont beaux, le style efficace, la présence indéniable et il reviendra avec plus de justesse à un chant plus mesuré au fil de la soirée. Chanteur à suivre ab-so-lu-ment !




Marina Comparato

Malgré des aigus un peu acides, la mezzo italienne Marina Comparato nous convainc vocalement et scéniquement. Certainement plus à l'aise que Karine Deshayes dans ce personnage primesautier, elle assure avec tempérament la ligne de chant et les vocalises de Rosina. Moins de délicatesse sans doute que la mezzo française, moins de style aussi mais plus de fantaisie, c'est ce qu'on lui demande ici.






Paolo Bordogna est un superbe Bartolo, plein de verve, plein de métier ce qui l'aide considérablement dans la course effrénée qu'on exige de lui.






Edgardo Rocha

Edgardo Rocha, jeune ténor uruguayen, possède la jolie vocalité rêvée d'un Almaviva. Malheureusement pour lui, Bastille est trop grand et ses qualités se perdent dans le brouhaha quasi permanent de cette guignolade.



En résumé, une soirée qui ne restera pas ancrée dans mes souvenirs lyriques les plus chers. Dommage...

mardi 2 septembre 2014

L'hommage de Marmande à Michèle Herbé


A la veille du premier tour des éliminatoires du Concours International de chant, Marmande rendait un vibrant hommage à Michèle Herbé qui fit tant pour la pérennisation de cet évènement dans les "Nuits Lyriques en Marmandais", le festival annuel de la ville.




La cathédrale Notre-Dame accueillit donc le public, venu nombreux partager avec les responsables de la culture, certains professionnels membres du jury du concours, les amis fidèles, les choeurs du festival et les jeunes chanteurs à qui la soprano avait donné sa confiance pour leurs premiers rôles.



Philippe Mestres, Président et Directeur Musical du festival, et Martine Cot, danseuse et chorégraphe, proche amie de Michèle Herbé, nous remémorèrent la carrière de celle qui fut, avant de mettre en scène les spectacles de Marmande, mais aussi ceux du Pin Galant de Mérignac et de bien d'autres théâtres en France, une magnifique soprano qui enchanta les scènes lyriques françaises et chanta la plupart de ses plus grands rôles (Butterfly, Tosca, Giulietta, Il Tabaro, Musette, l'Heure Espagnole...) à l'Opéra Comique de Paris.
Lien vers le bref discours de Philippe Mestres en hommage à Michèle

Cette soirée ne fut pas placée sous le signe de la tristesse - Michèle ne l'aurait pas souhaité. Martine Cot et Philippe Mestres ont retracé le parcours de leur amie, sans pathos, rythmant leur propos de souvenirs et d'anecdotes révélatrices du tempérament de Michèle.

A l'appui de cette mémoire, des documents d'archives vidéos (travail d'extraction et de numérisation réalisé par Robert Dedieu)  pour des extraits de quelques-uns de ses rôles : Salomé (Hérodiade), Butterfly, Tosca, Paganini, Le Chevalier à la rose, André Chénier... Ce fut l'occasion pour les jeunes chanteurs et pour une partie du public, de découvrir la chanteuse, eux qui ne connaissaient que la metteuse en scène. Tous furent enthousiasmés par la couleur et la rondeur du timbre, la vaillance et l'ampleur de la voix ainsi que l'engagement et la chaleur de l'interprétation.

Ci-après, extrait de la vidéo d'André Chénier. La très mauvaise qualité visuelle et sonore de cette captation d'une projection dans une église n'empêche aucunement de se rendre compte de la qualité des deux chanteurs.

Charlotte Despaux, Sandra Liz-Cartagena, sopranos,  Eric Salha, ténor et Julien Véronèse, baryton, accompagnés par Jean-Marc Fontana, ont complété et orné à merveille cet hommage chaleureux, avec tout leur talent que Michèle avait su discerner et à auquel elle avait ouvert le chemin de la scène. Ils nous offrirent de beaux extraits des Pêcheurs de Perles, de Manon, de Tosca, de Traviata, de La Fille du Régiment...



Les témoignages du chef d'orchestre Christian Segaricci, actuellement conseiller artistique auprès des opéras de Naples et de Lecce en Italie et de Jean-Paul Burle, directeur du Pin Galant à Mérignac, ont rendu hommage au professionnalisme, au talent, au courage et à la rigueur, à la passion et à la délicatesse de l'artiste.












Marie-Claire Mestres, chef des choeurs, et les chanteurs, tous très émus, ont souligné sa gentillesse et sa générosité.

Pour ne pas terminer sur une note nostalgique après le choeur à bouches fermées de Butterfly, les chanteurs et les choristes, emmenés par Philippe Mestres et Jean-Marc Fontana, terminèrent sur le "Libiamo, libiamo..." de Traviata.

Je pense que Michèle, qui n'aimait pas le vin, a dû trouver ce final cocasse et s'en réjouir.

Pour ma part, j'ai ressenti une grande émotion plusieurs fois au cours de cette soirée qui a, néanmoins, passé un baume sur l'amertume qui fut la mienne en constatant qu'aucun professionnel (artiste ou journaliste) n'avait salué la mémoire de la très belle et très talentueuse soprano qui avait fait les beaux jours de l'Opéra Comique dès sa sortie du Conservatoire avec trois premiers prix, jusqu'à la fermeture de la salle à la fin des années soixante-dix.


samedi 23 août 2014

Tour d'horizon des retransmissions lyriques de l'été

Avec cette seconde quinzaine d'août frisquette aux teintes déjà automnales, Le Trouvère clôturait la série de retransmissions festivalières, traditionnellement chargées d'assurer aux différentes chaînes subventionnées le quota de musique classique obligatoire dans leur cahier des charges, sans pour autant perdre trop de points d'audimat puisque les téléspectateurs habituels se cultivent sur le sable des plages.

Ce fut donc l'occasion pour nous, lyricomanes demeurés parisiens, d'assister en direct-légèrement-différé (ça laisse le prime time à d'autres programmes mais présente l'avantage de limiter le bla-bla un peu lassant de certains présentateurs) à, dans l'ordre :

  • La flûte enchantée depuis Aix-en-Provence (ARTE le 9 juillet 2014)
  • La Force du destin depuis Munich (ARTE le 28 juillet 2014)
  • Otello depuis les Chrorégies d'Orange (FRANCE2 le 5 août 2014)
  • Le Trouvère depuis Salzbourg (ARTE le 15 août 2014).
Un "Mozart" et trois "Verdi", malheureusement pour les non-verdiens mais, en ce qui me concerne, mon bonheur a été entier. Pour les autres, de quoi se consoler un peu le 29 juin sur ARTE avec la diffusion du très beau et très émouvant concert-hommage à Claudio Abbado par l'Orchestre du Festival de Lucerne et Andris Nelsons, Bruno Ganz et la violoniste Isabelle Faust. Egalement en rediffusion (mais on ne s'en lasse pas !), l'Elektra d'Aix-en-Provence 2013 mis en scène par Patrice Chéreau.


La Flûte enchantée à Aix-en-Provence donc, première étape des retransmissions lyriques. L'opéra de Mozart entre dans cette catégorie qui supporte plutôt bien les digressions en tout genre, dans la mesure où la musique n'a pas trop à souffrir de l'expérience. Celle de l'anglais Simon McBurney parvient à se maintenir dans le cadre de l'acceptable en signant une version tournée parallèlement vers le passé (les oiseaux en papier agités par les figurants et les bruitages "bricolés") et l'avenir avec les nouvelles technologies et les vidéos.


Les costumes et les décors sont majoritairement laids (Papageno en SDF) et on oubliera très vite le fauteuil roulant de la Reine de la Nuit et les masques de "vieux nains décharnés" des trois enfants.


Vocalement, la distribution, homogène, est d'un excellent niveau. Kathryn Lewek se joue des vocalises vertigineuses de la Reine de la Nuit. Le Sarastro de Christof Fischesser a manqué d'un peu de profondeur vocale mais livre une belle prestation. J'ai trouvé que Josef Wagner en Papageno restait un peu trop en deçà vocalement. Le joli timbre de la soprano norvégienne Mari Eriksmoen sert une Pamina tout en douceur à laquelle on aurait aimé un peu plus d'assurance dans le médium. Le ténor français Stanislas de Barbeyrac, fraîchement auréolé de sa Victoire 2014, a été un beau Tamino avec une belle ligne de chant. 

Le Choeur des English Voices était parfait mais les trois lutins de la Knabenchor der Chorakademie Dortmund n'étaient pas très vaillants.

Bravo au "Freiburger Barockorchester" emmené par le jeune chef espagnol Pablo Heras-Casado.


Pour en revenir à nos opéras de Verdi de l'été, reconnaissons, avant d'entrer dans les détails, que ces trois soirées ont été d'une très grande qualité, tant des chanteurs, des choeurs ou des orchestres. De précieux souvenirs, certainement, pour les heureux festivaliers qui assistaient à ces représentations.

Ceux de Munich d'abord qui ont pu applaudir l'exceptionnel trio de chanteurs - augmenté d'une basse magnifique - qui parvint à nous faire entendre une invraisemblable qualité de chant en dépit de cette mise en scène laide, confuse et prétentieuse de l'autrichien Martin Kusej.




Car, ce soir-là, associés à la basse ukrainienne Vitalij Kowaljow à la formidable élégance vocale et scénique, et soutenus par la direction enlevée de Asher Fisch, le ténor allemand Jonas Kaufmann, le baryton français Ludovic Tézier et la soprano allemande Anja Harteros ont porté aux plus haut l'art du chant verdien. Les confrontations Kaufmann/Tézier de la seconde partie ont été d'une incomparable force et d'une incroyable qualité. Frissons garantis pour la meilleure soirée lyrique, vocalement parlant, de l'été.



Tout le monde attendait le BôRoberto au tournant de sa prise de rôle dans Otello. Je craignais, pour ma part, une déconvenue semblable à sa prise du rôle de Radamès. Et, ma foi, il faut bien reconnaître que notre ténor national avait bien travaillé sa partition.



En conservant les qualités qui sont les siennes (phrasé, ligne de chant et diction) Alagna a su colorer son timbre naturel sans chercher à le noircir artificiellement et nous livre un  Otello ample et vaillant, plus lumineux sans doute que la plupart des "références du rôle". Il ne s'est heurté qu'à deux aigus délicats. Son engagement scénique est indéniable et le héros de Shakespeare lui va bien.


Face à lui, Inva Mula est une très belle Desdémone, tout à fait incarnée scéniquement et vocalement parfaite.



Le Yago de Seng-Hyoun Ko ne manque ni de présence ni de noirceur. Mais on aurait aimé un peu plus de style et de raffinement dans la ligne de vocale.

Saluons la très belle direction de Myung-Whun Chung à la tête du Philharmonique de Radio-France. L'énergie et la passion le disputent à la ligne mélodique et à la précision. Bravo !


Rien à dire de la mise en place de Nadine Duffaut.


C'est à Salzbourg et à ARTE que nous devions nos derniers frissons lyriques de cet été - juste avant d'être secoués par les frissons tout court, ceux des températures déjà bien frisquettes de ce mois d'août finissant -, avec la retransmission du Trouvère.

Cette oeuvre, pur produit de l'opéra romantique italien (Bel Canto), est un feu d'artifice vocal : airs, duos, trios, ensembles, choeurs s'y succèdent à un rythme effréné, tous plus beaux les uns que les autres, nous laissant à peine le temps de respirer entre chacun.

Pour que le bonheur soit complet, il faut un orchestre, des choeurs et des solistes de premier choix. C'était presque le cas à Salzbourg. Pour que tout soit parfait, il aurait fallu que Daniele Gatti dirige le somptueux orchestre de la Philharmonie de Vienne avec un peu plus de légèreté, un peu plus de finesse, un soupçon de nuances et deux doigts de subtilité... Las ! Ce ne fut pas le cas et on eût même à déplorer de gros décalages fosse/plateau.

De cette histoire abracadabrante,  je ne suis pas sûre que le novice aura cerné l'essentiel dans cette mise en scène du letton Alvis Hermanis. Il y a longtemps, par contre, que les initiés ont renoncé à en suivre les méandres de l'action au plus près. Si la transposition de cette action dans un musée m'a déroutée au prime abord, je lui reconnais une belle audace, beaucoup de créativité et, surtout, une grande dose d'esthétisme.

Faire exposer les faits par des conférenciers de musée en s'appuyant sur une iconographie crée par les plus grands peintres européens, incarner l'héroïne en gardienne dudit musée, revêche et mal fagotée dans son uniforme administratif, gardienne qui s'inventera un rêve fantastique dans les costumes et avec les personnages descendus des murs, arriver à exposer tout le drame dans un seul et unique décor où les tableaux sont les seuls à s'animer, tout ça en restant un minimum crédible, CHAPEAU !

Quant aux protagonistes, s'ils ne sont pas tous sans faille, ils ont hissé le niveau assez haut pour que le plaisir soit comblé.

Placido Domingo, passé baryton au fil des ans, demeure un magnifique chanteur à l'énergie débordante, à la passion intacte et à l'engagement d'un jeune homme. Malgré un souffle un peu court (surtout au début), la voix est toujours belle, la ligne sûre. A l'écran, l'amoureux transi d'une aussi belle Léonora est, physiquement, moins crédible.

Marie-Nicole Lemieux bonifie sa prestation au fur et à mesure des airs et des ensembles. Son tempérament donnera une force dramatique effervescente au final.

Le jeune ténor gênois, Francesco Meli, possède une belle voix, un beau timbre profond, un style belcantiste de qualité. Il est un Manrico de belle prestance et assure vaillamment cette partition très difficile. Il lui manque un peu d'assurance dans l'aigu et la présence scénique d'un Domingo pour être crédible face à la belle Netrebko.

Quant à la Léonora de la soprano russe, on ne peut en dire que du bien ! Du très bien même, du magnifique, de l'extraordinaire, du fabuleux... Je pourrais aligner les superlatifs mais ce serait trop facile. Le timbre soyeux coule comme une source limpide, sa musicalité incroyable, sa vaillance dans toute la tessiture et une classe, une sincérité qui touchent l'âme et en font une très grande interprète du rôle. On n'oubliera pas son air du troisième acte, si long, si parsemé d'embûches et réclamant toute la gamme des qualités requises pour le servir au mieux. Un immense bravo !


Et voilà ! L'été se termine. La saison lyrique parisienne va reprendre bientôt et je ne manquerai pas de vous communiquer mes impressions au gré des spectacles et concerts auxquels j'assisterai.

Bonne rentrée à tous !