L'Enlèvement au Sérail - Garnier 2014 |
En effet, si à Bastille, le "Barbier" souffre d'une trop grande agitation, cet "Enlèvement" est bien trop sage.
Zabou Breitman |
Il est vrai que ce "singspiel", oeuvre d'un jeune Mozart, s'il contient de beaux airs, manque un peu, à mon sens, de corps dans le propos.
Et ce ne sont, malheureusement pas, les chanteurs qui vont relever l'éclat. Une distribution jeune, certes homogène, se partageant le bon et le moins bon, surtout la petitesse des voix.
C'est, globalement, joliment chanté, avec style, mais le niveau sonore se laisse vite dissoudre dans les sonorités orchestrales pourtant parfaitement maîtrisées par Philippe Jordan
Erin Morley |
La jolie Erin Morley possède toute l'agilité requise pour les vocalises des airs de Constance et pourrait
être parfaite avec un peu plus d'ampleur.
Son bel amoureux - Belmonte - possède un timbre sonore et léger. Le ténor Bernard Richter montre ses limites dans son dernier air et a une fâcheuse tendance à "savonner" les vocalises, preuve d'un manque sérieux d'agilité vocale.
Lars Woldt quant à lui, manque par trop de médium et de grave pour impressionner dans son personnage d'Osmin. Dommage car la présence scénique est la mieux maîtrisée.
Quant à Anna Prohaska (Blonde) et Paul Schweinester (Pedrillo), il leur faudra gagner en ampleur et en projection car, hormis les suraigus de la première, on perd vite leur émission dans le médium.
En résumé, une production esthétique, un charmant divertissement, une face facile et de bon ton mais à laquelle il manque du pétillant. Le plaisir des yeux ne suffit pas.
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