Crée en 1914 - quelques mois après la mort du compositeur - l'oeuvre n'a plus été représentée à Paris, ni ailleurs non plus si l'on excepte les quelques représentations américaines (Chicago 1916 et New York 1919).
Ce n'est qu'en 1990 que l'opéra est produit à Saint-Etienne (ville natale du compositeur), puis en 2004 à Barcelone et, récemment à Marseille en 2013 avec Béatrice Uria-Monzon.
Après coup, je ne peux que me poser la question : était-il vraiment utile de ressusciter cet ouvrage ?
Car, enfin, très loin de ses plus belles pages lyriques (Hérodiade, Thaïs, Manon et Werther, pour ne citer que celles-là), le compositeur n'a pas su, à mon sens, négocier le tournant du XXème siècle. L'oeuvre m'est apparue clinquante et tapageuse, dans une orchestration qui manque de consistance et de lien, dénuée de lyrisme sans jamais effleurer la modernité ambiante de l'époque.
Le livret déroule des épisodes historiques plus ou moins fiables sur la relation Marc-Antoine/Cléopâtre et se termine sur la mort de la Reine.
Malgré la direction, certainement précise et passionnée de Michel Plasson, ni l'Orchestre Symphonique de Mulhouse, ni le Chœur de l'Orchestre de Paris ne parviendront à élever mon intérêt.
La soirée s'inscrivait dans le cadre de la Fondation "Coline Opéra" dont Sophie Koch est la marraine. La mezzo-soprano française a donc défendu, avec panache, cette partition. Le timbre, la ligne, la diction, l'ampleur... rien n'y a manqué.
A ses côtés, Frédéric Goncalves remplaçait Ludovic Tézier dans le rôle de Marc-Antoine. Diction parfaite, engagement, professionnalisme. Le timbre n'est pas d'une grande richesse mais le baryton honore bien la partition.
Cassandre Berthon est une Octavie à la voix douce au timbre velouté.
Le jeune ténor Benjamen Bernheim sert le rôle de Spakos (personnage ajouté, amant jaloux de Cléopâtre) avec aisance. Cependant, le chant manque de nuances, la voix est un peu dure.
Une soirée dont je ne garderai pas le souvenir très longtemps...
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