dimanche 23 mai 2010

Exposition LADURNER



A signaler - TRES LARGEMENT l'exposition de bijoux de
Linda Ladurner dans la
Galerie Didier Guedj
32 rue de Seine
F - 75006 PARIS
+33(0)6 84 62 55 28

du 26 mai au 22 juin 2010

Vous pourrez y admirer les bracelets-manchettes en argent et or et, avec ces merveilleuses pièces, voyager de ville en ville, de Rome à New York, d'Istambul à Paris, de Venise à New York... au pays des lunes en croissant ou lumineuses, dans le scintillement des pierres précieuses. Un vrai bonheur, je vous l'assure !

vendredi 5 mars 2010

Derniers jours des "Arts de l'Islam"

Vite ! encore 9 jours mais ne la ratez pas !

Je ne l'ai parcourue que très récemment dans les salles de l'Institut du Monde Arabe et il ne vous reste plus que 9 jours pour m'imiter (jusqu'au 14 mars). Alors, si vous ne devez en voir qu'une dans ces 9 jours, que ce soit celle-là !

Prévoyez du temps car les trésors qu'elle recèle sont nombreux et nécessitent du temps pour les contempler. Depuis la calligraphie des Corans jusqu'à la céramique, en passant par la pierre ciselée, le stuc ou l'ivoire sculpté, le bois incrusté, le verre peint ou les masaïques, la collection de Nasser Khalili offre un ensemble complet et merveilleux décrivant les voluptés du paradis selon Mahomet.


A cela, s'ajoute la partie profane de la collection avec ses miniatures persanes toutes plus magnifiques les unes que les autres, les carafes, les bijoux et autres objets, l'ensemble s'étendant du IXème au XIXème siècles avec un même bonheur !

Chhuuuutt...

Edvard Munch ou l'"Anti-CRI" Vous, vous le connaissiez peut-être ? Moi, je l'avoue, pas du tout ! "Le Cri", je l'avais croisé au détour de quelques pages relatives soit à l'époque et son style, soit au thème. Le nom de son créateur n'avait pas même pénétré le plus profond des tiroirs de ma mémoire...
Après avoir rapidement parcouru le web pour
en savoir +, je me suis rendue Place de La Madeleine pour en voir +.
J'avais compris grâce à son titre que dans cette expo, justement, je ne verrais pas cette toile. C'est donc vierge de tout a priori que j'ai suivi le parcours de Munch au Gré des influences (Fauvisme, Impressionnisme...) reçues, subies et retranscrites par l'artiste dans ses oeuvres, de paysages en portraits, de ses suites de gravures exceptionnelles
"Madone" (1895) ou "Jalousie" (1907) dont la modernité prélude à l'Expressionnisme nordique.
Beaucoup d'oeuvres en provenance, surtout, de collections privées qui, par leur variété et leur qualité, permettent de sortir de l'expo avec un bel aperçu de l'oeuvre du peintre norvégien.

mardi 2 février 2010

Si la perfection existait, elle aurait la voix de Kaufmann


Il y a des journées qui commencent mal et, fort heureusement, qui se terminent dans une apothéose, une jubilatoire allégresse, un état de grâce extravagant où l’on se déplace sans voir et sans entendre le monde réel autour de soi. Tel était mon état hier soir en sortant de l’Opéra Bastille après une représentation de Werther qui restera – sans doute à jamais – gravée dans ma mémoire de lyricomane.

Après la retransmission T.V. du 26 janvier, j’étais pareillement anxieuse et impatiente d’assister à la représentation de cette production. Anxieuse à l’idée d’être déçue par ceux-là même qui m’avaient enchantée. Impatiente d’entendre « pour de vrai » ces chanteurs qui avaient si magnifiquement participé à ce plaisir, Jonas Kaufmann surtout.

Et sans autre circonlocution, dès les premiers accords orchestraux et, surtout, dès la première phrase chantée par le ténor, plus rien n’existait que ce drame auquel j’allais assister et qui allait me surprendre, me saisir et m’émouvoir au plus profond, comme – non pas comme – bien mieux encore qu’il ne le fit un soir dans ma dix-septième ou dix-huitième année alors que je découvrais en même temps l’œuvre et l’Art Lyrique.

Finalement, d’une manière indéfinissable et irrationnelle, ce « bien mieux » du ressenti tient à peu de choses en définitive. En 1965-1966, Paul Finel (excellent ténor français) chantait un de ses derniers « Werther », plutôt bien, avec beaucoup de style et de beaux restes vocaux. Même costume bleu, décor un peu plus poussiéreux, oubli du reste de la distribution…Mais beaucoup d’émotion déjà ! Aujourd’hui, prise de rôle par un Jonas Kaufmann en ascension, tellement imprégné du personnage de Goethe qu’il emmène toute la distribution à se surpasser. Qui, à l’heure où j’écris ces lignes et pour longtemps je crois, osera se frotter à ce rôle après lui ?

Mais je m’égare… Revenons à hier…



Les accents de l’intro, sous contrôle de Michel Plasson (royal), le Noël des enfants, bien en place grâce aux gronderies de Alain Vernhes à la belle présence vocale et scénique ; et voici l’entrée du héros : « Alors… c’est bien ici la maison du Bailly ? Merci… » Et nous, avec lui, on « ne sait si on veille où si l’on rêve encore… » Car, avec ce premier air, hymne à la Nature comme tout bon romantique qui se respecte, J.K. nous emporte dans son monde, naturellement, sans affectation, sur un legato tellement sans effet qu’il semble nous parler de la voix la plus belle qui soit et nous faire découvrir avec lui « …ce mur et ce coin sombre, cette source limpide et la fraîcheur de l’ombre ».
Viennent ensuite la rencontre et l’irrésistible attirance qui les surprend tous les deux. Le duo du « Clair de lune » est une pure merveille, hissé au niveau d’un duo wagnérien par ce quatuor sublime composé de l’Orchestre, de Michel Plasson, de Sophie Koch et de Jonas Kaufmann.

Plus rien, là, de la légère pesanteur des sons, de l’effet barytonnant du timbre. Chaque note est à sa place, que le son soit forte ou pianissimo ; aucune défaillance, même minime, de la voix et rayonnement des aigus bien plus lumineux que le 26 janvier. Si la perfection existait, elle aurait la voix de Kaufmann hier soir.

Quelques minutes plus tard, sous les éclairages crus des halls de Bastille, Kathleen bouleversée, m’avouait avoir déjà pleuré… Je n’en avais pas été loin moi-même…

Le second acte est un ouragan où les sentiments tumultueux de chacun s’exacerbent, balayant tout. Ludovic Tézier pose un Albert puissant et sûr de lui - « ...je connais trop le prix du bien qui m'est donné pour ne comprendre pas que sa perte est cruelle...». Sophie voit s’envoler son rêve de soleil - « … M. Werther, je vous invite, pour le premier menuet… » - en nous gratifiant des lumières de la jolie voix aérienne de Anne-Catherine Gillet. Charlotte, en plein doute, passe du recueillement religieux – « Comme on trouve en priant une force nouvelle… » - bien vite dissipé sous les feux de son amour inavouable pour Werther – « … Pensez à Charlotte au contraire… » - exprime tout cela par la voix de Sophie Koch très en forme, très sensible, dans un beau legato nuancé, tour à tour, de fougue et de calme. Quant à Werther, le tourment qui est le sien le porte à déjà parler de suicide – « Quand un enfant revient d’un voyage avant l’heure… » - avec des accents tellement déchirants et tellement beaux que l’on en pleure à l’avance.


Cet acte a « décoiffé » tout le monde !


Le dénouement dramatique de cette confusion de sentiments, tellement bien palpable tout au long de l’œuvre dans cette mise en scène dépouillée de l’encombrant superflu qui n’est qu’accessoire… interviendra après que Charlotte nous ait relu les sublimes lettres qu’elle a reçues de Werther, si chères à son cœur – « … je les relies sans cesse ! avec quel charme mais, aussi, quelle tristesse… » - et qu’elle ait déversé son trop plein de larmes – « … et de leurs patientes gouttes, martèlent le cœur, triste hélas… » - Magnifique interprétation de Sophie Koch très en voix, qui a mis dans ces deux airs toute l’intensité qu’il y fallait. Un beau volume malgré quelques graves un peu ternes, beau legato et larges aigus au service d’une implication totale.

Voulue par le compositeur, l’ambiance décalée entre ces deux airs, par le passage de Sophie, rieuse et enjouée malgré l’atmosphère pesante. Belle assurance vocale, légère et nuancée, de Anne-Catherine Gillet que l’on attend impatiemment dans un rôle plus consistant.

L’arrivée impromptue, mais tellement souhaitée par Charlotte, de Werther plus ténébreux encore, est ponctuée des longs silences à l’orchestre (et dans la salle : on aurait entendu la neige tomber… !) entre les phrases d’arrivée – « Oui… c’est moi… je suis venu… pourtant sur le seuil de la porte… je résistais encore…» -

La dernière tempête alors, avec les vers d’Ossian – « Pourquoi me réveiller… » d’une intensité telle que j’étais en apnée, suspendue à cette voix aux accents déchirants et si merveilleusement beaux !

Et puis la déferlante du baiser – « … bonheur tant espéré qu’aujourd’hui j’entrevois… » et la fêlure dans la carapace de devoir de Charlotte qui la fait fuir en laissant là un Werther au cœur brisé, fracassé même, qui part accomplir son fatal destin.

Le dernier tableau, dans la chambre sous la neige, réunit une Charlotte enfin libérée rendant son baiser à l’homme qu’elle aime depuis le premier regard – « … ton baiser, du moins, je te l’aurais rendu… » - et un Werther ensanglanté et mourant, livrant ses dernières sublimes volontés sur l’emplacement de sa tombe – « Là bas, au fond du cimetière, il est deux grands tilleuls. C’est là que pour toujours j’aimerai reposer… ». Jonas Kaufmann est, à ce moment, un être brisé qui retient son peu de vie restante pour exprimer ce vœux suprême. Nous sommes tous morts avec lui…


L’explosion des acclamations de la salle, ressuscitée, à l’issue de cette fantastique et mémorable représentation n’a d’égal que l’immense talent d’un ensemble très homogène et d’un Jonas Kaufmann absolument phénoménal.

A noter, du jamais vu à Bastille, la relève du rideau après fermeture et allumage de la salle alors que 99 % des spectateurs et les musiciens au grand complet, debout, tapaient dans leurs mains en cadence en criant BRAVO !

dimanche 24 janvier 2010

Décès du merveilleux baryton français Camille Maurane


Son chant était le plus limpide que j'ai jamais entendu. Une articulation sans pareille, une luminosité, un phrasé très élégant faisaient de lui le meilleur interprète de la mélodie française.

Professeur pendant près de trente ans au Conservatoire de Paris, il est mort jeudi à l'âge de 98 ans.

Grand "Pelléas", il a laissé un célèbre enregistrement sous la direction de Ernest Ansermet,"admirable par sa diction, le sens qu'il apportait aux phrases" (Michel Sénéchal).

Sopranissima

samedi 23 janvier 2010

WAR REQUIEM - Pleyel 20 janvier 2010


Salle Pleyel

Orchestre de Paris
Choeurs de l’Orchestre de Paris – Maîtrise de Paris
Direction : Ingo Metzmacher
20 janvier 2010

War Requiem – Benjamin Britten

« La vieille haine de l’homme pour l’homme était du coup justifiée : tuer était excusé par mourir. »
(Marguerite Yourcenar, Quoi ? L’Eternité)

C’est le hasard d’une défection (merci Kathleen !) qui décida Linda à acheter ce billet et m’amena à l’accompagner. Et comme le hasard le fait souvent si bien, ce concert fut un éblouissement merveilleux.

Eblouissement de l’œuvre, éblouissement de cette interprétation, éblouissement de la qualité des interprètes.

L’œuvre donc : Benjamin Britten compose « War Requiem » entre 1961 et début 1962 pour la re-consécration de la cathédrale de Coventry. Après diverses compositions antérieures sur le thème (Sinfonia da Requiem 1940, Cantata misericordium 1963), le compositeur anglais, sans doute animé, à un premier degré, d’un désir compositionnel : les Requiem de Mozart, Berlioz, Verdi ou Fauré – pour ne citer que ceux-là – étaient des preuves aussi éclatantes que dissemblables de la force dramatique et émotionnelle latente dans la liturgie des morts, et il était inévitable qu’un compositeur aussi littéraire que Britten ne souhaite tôt ou tard se confronter à ce matériau. Intérêt doublé d’une intention historique et morale : il s’agit, alors que s’amorce la deuxième moitié d’un siècle déjà déchiré par deux conflits mondiaux et traumatisé par l’arme nucléaire, d’adresser un message de responsabilité, à l’esprit à la fois commémoratif et pacifiste.

Le pacifisme de Britten amène le compositeur à la décision fondamentale de travailler sur un matériau verbal hétérogène. Aux six grandes sections de l’ordinaire de la messe des morts, il superpose des poèmes de Wilfred Owen (1893-1918) mort sous le feu allemand à 25 ans. Pour Britten, rien ne ressort de la guerre que l’absurdité de la mort.

L’exécution de cette œuvre nécessite d’énormes moyens : trois solistes vocaux, un grand chœur, un chœur d’enfants, un orgue, un grand orchestre ET un orchestre de chambre !

Comme le veut la spatialisation des différentes parties, la Maîtrise de Paris sera cachée à notre vue et chantera derrière l’estrade et le son de l’orgue sera éloigné afin d’estomper et de distancier ces éléments sonores.

Ces différentes masses sonores, qui alternent et se répondent pour composer une poignante dramaturgie, procèdent souvent par contrastes avant de converger à la fin de l’œuvre.

Les six parties de toutes ces composantes orchestrales installent tour à tour un climat de désolation, d’espoir et de sérénité, d’horreur et de dégoût, de colère et d’épouvante, d’angoisse, de violence… Quant à nos sens, sous cette déferlante harmonique, ils sont tendus de la première à la dernière note ; nous sommes littéralement renversés dans nos fauteuils, soulevés dans des hauteurs vertigineuses, la gorge nouée par l’extrême émotion poignante de « l’Agnus Dei », le souffle suspendu aux dernières notes de « l’Amen » final.

Pas une note qui ne touche, pas une qui n’exprime une valeur forte, rien de gratuit.



Le Chef allemand Ingo Metzmacher a maîtrisé cette direction multiple avec précision et lyrisme, justesse, sans emphase dans les forte, sans mièvrerie dans les piani, sans jamais oublier aucune des interventions – chœurs, chanteurs, orchestres…


L’Orchestre de Paris et le Chœur (amateur, rappelons-le) ont magnifiquement interprété cette œuvre difficile.


On ne peut pas mieux chanter la partie de ténor que Paul Groves l’a fait hier soir. Intonation, nuances, projection du timbre à la fois aérien et sonore, implication et émotion… C’était la perfection.


De même, Matthias Goerne a su nous émouvoir par son timbre chaud, sombre et coloré, sa puissance et la qualité de ses notes filées, de ses pianissimi, et l’expressivité de son interprétation.

Tous deux étaient très « habités ».



Quant à la soprano américaine Indra Thomas, c’est Léontyne Price ressuscitée ! Le timbre, la puissance, l’ampleur, la longueur de la tessiture, la couleur très riche… Magnifique ! Mais, n’ayant pas de référence, je me demande tout de même si c’est bien la chanteuse qui convenait pour cette œuvre… ? Entendez-moi bien : cela n’enlève rien à toutes ses très nombreuses et belles qualités. C’était peut-être un peu trop de tout… ? Mais ne boudons pas notre plaisir, trop est toujours mieux que pas assez !


Une sublime soirée de musique – ENCORE ! – La première pour moi cette nouvelle année où le sublime se doublait de la découverte.


Sopranissima
21 janvier 2010




Pour remplacer "Et l'Art Alors ?"


Bonjour !
En ce début 2010, l'occasion m'est donnée de vous tenir informés de l'actualité artistique parisienne - et autre accessoirement - puisque beaucoup d'entre vous ont regretté la disparition de mon site Et l'Art Alors ?

J'essaierai donc - autant que mes activités me le permettront... ! - de vous dire ici toutes mes impressions à propos des expos, concerts, représentations lyriques... auxquels j'aurais assisté.

Vous pourrez me donner vos commentaires (recommandé) et ne pas hésiter à m'indiquer les améliorations ou modifications que vous souhaiterez que j'apporte à ce blog.

A très bientôt sur ART à TOUT FAIRE
Sopranissima