Il étire une large période musicale qui va de Stölzel avec le délicieux "Bist du bei mir" (1718), longtemps attribué à J.S. Bach, jusqu'à Richard Strauss, butine A. Zemlinsky et nous mène jusqu'à quelques-uns des lieder du jeune A. Berg (1904-1908).
Angela Denoke |
La soprano allemande possède un timbre d'une belle couleur ambrée, un magnifique velouté, un moelleux incomparable. D'un bout à l'autre de la tessiture, la voix est large, la ligne se déploie avec facilité, sans jamais se déformer. Cela pouvait suffire très largement à nous faire passer un très beau moment de chant.
Mais Angela Denoke nous propose, de surcroît, une véritable interprétation de ces lieder. Chaque poème a été parfaitement travaillé, compris, chaque phrase est justement exprimée, chaque mot énoncé nous atteint, nous touche.
Très habités, le corps et le visage de la chanteuse nous emmènent et nous portent sur les vers et sur la mélodie. Un sourire, un émerveillement, l'esquisse d'un geste, un regard lumineux... tout nous emporte avec son chant !
On passe, à sa suite, de la gravité à l'amour, du bonheur à la tristesse, du lyrisme à la sérénité, avec le sentiment d'avoir en sa compagnie traversé des émotions d'une profonde douceur.
Karola Theill, la jeune pianiste qui l'accompagne se défend mieux sur Berg et Strauss que sur les partitions romantiques où elle a le toucher un peu lourd m'a-t-il semblé.
Une très belle soirée de chant pur avec deux bis en prime (R. Strauss et Brahms) !
Dès que la chanteuse est reprogrammée à Paris, courrez l'entendre ! C'est la Salomé du moment, il faut en profiter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire