lundi 15 décembre 2014

TCE - 12 Décembre - Marie-Nicole Lemieux : Sacré Phénomène !

Comme vous le savez tous, la musique baroque n'est pas ce que je préfère, loin s'en faut... !

J'avais pourtant opté pour ce récital Vivaldi de Marie-Nicole Lemieux au TCE, le compositeur vénitien parvenant à capter mon intérêt au-delà du quart d'heure, là où les baroqueux allemands et français ne réussissent qu'à m'agacer passé cinq minutes !

Je me demandais néanmoins si j'allais tenir le coup en voyant le clavecin (grrrr...) et les deux violes de gambe déjà en place avant le début du concert...
Venice Baroque Orchestra
Mais dès que les quinze musiciens du Venice Baroque Orchestra ont joué le premier extrait, j'étais convaincue que oui, j'irais au bout ! Cet ensemble est, d'ailleurs, d'un excellent niveau et la musique de Vivaldi dégage une telle énergie qu'elle bouste l'écoute et dynamise l'émotion.

Et si, en prime, cette musique est servie par la contralto canadienne Marie-Nicole Lemieux, cette musique devient carrément passionnante !

Car la chanteuse, pour ses adieux à Vivaldi, nous a offert tout ce que son immense talent peut mettre au service de la musique, de cette musique-là.

Au fil des différents airs - extraits de Farnace, de Bajazet, d'Orlando Furioso, de Griselda, de La Fida Ninfa et d'Ottone in villa - MNL nous a généreusement gratifiés de son timbre fastueux, de sa musicalité accomplie, de sa virtuosité acrobatique et vertigineuse, de l'ampleur d'une voix somptueuse, de nuances incroyablement maîtrisées, d'un chant voluptueux dans lequel elle se roule et nous emporte avec elle, avec en plus, ce grain de folie qui n'appartient qu'à elle et qui nous réjouis...

Nous sommes passés, en un peu plus d'une heure de temps, du somptueusement triste au très attendrissant, de la douleur à la drôlerie, de la virtuosité au bonheur affiché, du numéro de haute voltige, de la cadence balancée à la plus naïve douceur.

Tout cela nous est advenu parce que Marie-Nicole Lemieux est profondément pénétrée par son art et qu'elle redistribue ses émotions qui atteignent notre coeur.

Je ne suis pas prêt d'oublier ce bis, si pur après toute cette déferlante mélodique : "Entre le boeuf et l'âne gris", chant minimaliste que la contralto nous a offert en cadeau de Noël, seulement souligné d'accords au luth ou théorbe (je ne saurais dire lequel des deux, je penche plutôt pour le second...) et de quelques coups d'archet sur la viole de gambe.

Un véritable moment de grâce ! Merci Madame ! Il va nous être très difficile de vous attendre jusqu'en 2016 à Paris !

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