dimanche 19 janvier 2014

Un trio de trios au Louvre

Jean-Frédéric Neuburger



C'est la musique de chambre qui a habité le dernier jour de l'année 2013 et c'est elle encore qui a fait l'objet du premier concert auquel le hasard et la générosité d'une amie m'ont permis d'assister le 10 janvier dernier dans l'Auditorium du Louvre.






Sarah Nemtanu

Cette soirée s'inscrivait dans un cycle de sept où le pianiste Jean-Frédéric Neuburger "recevait ses amis". Ce soir-là, il s'agissait de Sarah Nemtanu (violon) et Christophe Morin (violoncelle). Tous trois nous proposaient les premiers trios de Friedrich Gernsheim (1839-1916), Robert Schumann (1810-1856) et Johannes Brahms (1833-1897) :

  • premier trio en fa majeur op. 18 - Schumann en 1847
  • premier trio en ré mineur op. 63- Gernsheim en 1873
  • premier trio en si majeur op. 8 - Brahms en 1833 (remanié en 1891).
Christophe Morin
Il est à noter que les trois opus de ces compositions ont été composés à peu près à mi-parcours de la vie des compositeurs. Pour tous les trois, une première exploration du genre. Schumann bouscule l'écriture chambriste et imprime un style romantique qui restera longtemps une référence. 

Dans la lignée, Brahms compose à son tour son premier trio, qu'il remaniera en 1891. Ainsi, d'une oeuvre écrite dans l'insouciance de la jeunesse, Brahms saura, en la simplifiant, en la raccourcissant d'un tiers, lui conserver sa juvénile ardeur tout en lui conférant une maturité propre à sa vision de cette époque.

Gernsheim reste dans les mêmes dispositions d'esprit et d'ambiance en se frottant au genre. Il illustre la "culture du beau" au XIXème siècle qui aime les codes, le chant, l'ouvrage bien faite et non pas celle qui expérimente et perturbe.

Nos trois magnifiques interprètes vont transcender cette musique et nous plonger, à chaque trio, dans cette ambiance énergique et sombre, passionnée et enflammée, emplie d'instants suspendus et d'autres féeriques. les trois instruments exposeront tour à tour leur sonorité et se répondront en dialogues animés ou d'un grand calme.


Tous trois ont offert au public, particulièrement attentif, de l'Auditorium du Louvre, un concert de grande qualité et de grande émotion.

vendredi 3 janvier 2014

Prélude au réveillon à La Loingtaine

Après une année musicale 2013 qui nous réserva des émotions diverses et mélangées, tant en spectacles vivants qu'en retransmissions cinématographiques, que je vous remercie vivement d'avoir si fidèlement suivies sur ce blog et en préambule au réveillon de la Saint-Sylvestre, nous assistions quelques amis et moi au dernier concert de l'année à La Loingtaine.

Autour de Masako Saulière, la très sympathique, talentueuse et chaleureuse Bande de La Loingtaine rassemblait pour l’événement

  • Aki Saulière, sa fille, violoniste au sein de l'Orchestre de Chambre d'Europe et du quatuor Capuçon
  • Gordan Nikolitch, violoniste serbe, concertiste, chambriste
  • David Quiggle, altiste américain, membre du Quatuor Casals
  • Raphael Bell, violoncelliste américain, chambriste et concertiste

A ces quatre excellents musiciens, il convient d'ajouter pour ce concert, le clarinettiste britannique Matthew Hunt, chambriste et concertiste qui nous gratifia dans le programme de ce concert d'une très belle interprétation du Quintette pour clarinette et cordes de Brahms en si mineur - Op. 115.


Après un bref entracte, Céline Flamen, violoncelliste, complétait la formation à cordes pour le superbe quintette à cordes en ut majeur - Op. 163-D.956 de Franz Schubert.





On a pu mesurer la qualité d'interprétation des musiciens au silence à la fois imprégné et respectueux qui suivit l'adagio. Il faut dire que cette longue plainte du premier violon, scandée par les pizz du second violoncelle et maintenu à bout d'archets par les trois autres musiciens, est incroyablement magnifique et déchirante ! De vifs applaudissements ont salué la très belle interprétation des quatre mouvements par La Bande de La Loingtaine et ses Amis.

Nous avons félicité les musiciens autour d'un thé avant de nous rendre tous vers nos dîners respectifs qui nous ont irrémédiablement menés au 1er janvier 2014 !