jeudi 28 juin 2012

Une étoile lyrique est née...

Je souhaite vous faire partager mon enthousiasme pour la très belle voix du très jeune (23 ans) baryton-basse canadien Philippe Sly qui vient de remporter le premier prix du Concours Musical International de Montréal.

Qu'un chanteur de cet âge possède à ce point une telle maturité vocale, stylistique et une telle ligne de chant, avec en prime un timbre d'une grande qualité est assez incroyable pour être signalé.

Je vous invite à écouter (et réécouter) l'émission du samedi 23/06 de Gaëlle Le Gallic sur France Musique "Concert de midi et demi, Jeunes Interprètes" en suivant le lien ci-après : http://sites.radiofrance.fr/francemusique/_c/php/emission/popupMP3.php?e=90000064&d=515000519.
Vous y entendrez également le second et le troisième prix de ce concours, une mezzo-soprano suisse et un baryton américain, excellents également tous les deux.

Ne manquez pas non plus la prochaine émission de samedi (30/06 à 12h30) qui sera consacrée au jeune chanteur Québecquois venu donner un concert dans les locaux de Radio-France.

Une "Perle" pêchée à l'Opéra Comique

Du très sobre décor tout en ciel et en plage, rappelant très vaguement une peinture de Zao Wou-ki (dans les moins colorées d'entre-elles) et plongeant du fond vers l'avant-scène en toboggan, rien ne vient distraire l'attention du spectateur de cette représentation des Pêcheurs de Perles.

Et ce n'est pas l'absence totale de direction d'acteurs ni l'utilisation des choristes comme "Choeur Antique" et non comme intervenants, qui nous distraient du texte de ce livret, somme toute assez banal : deux amis (Zurga et Nadir) amoureux de la même prêtresse (Léila).

De l'oeuvre de Bizet, composée en trois semaines dans sa vingt-cinquième année, je gardais un souvenir chargé de nostalgie et ma crainte d'un éventuel désenchantement me saisit aux premières notes. Mais non. Préludant l'écriture de sa Carmen, Bizet compose une partition où airs, duos, ensembles et surtout, le Choeur, nous proposent tout son art de la mélodie. L'orchestration n'est pas en reste et, quoique dirigé trop souvent trop lentement par le jeune chef britannique Leo Hussain, le Philharmonique de Radio-France sonne bien et l'ensemble est cohérent.

Il faut bien reconnaître, également, que la quarantaine de choristes qui compose l'ensemble "Accentus" manque là, singulièrement, de "punch", ou si vous préférez, de lyrisme. Certes plus habitués aux oratorios baroques et autres messes, ils ouvrent et ferment la bouche à l'unisson, produisent des sons uniformes, mais manquent totalement d'inspiration lyrique et de présence scénique.

Cette dernière ne leur est d'ailleurs pas demandée par le metteur en scène japonais, Yoshi Oida, pas plus qu'aux solistes. Et si la chorégraphie - à mi chemin du mime - propulsant en ralenti les danseurs-pêcheurs dans des plongeons expressifs, illustre la tâche des hâbitants de ce village de Ceylan, la répétition des mouvements ne comble pas le vide.

Les solistes occupent donc l'espace sonore avec des fortunes diverses. Le jeune ténor russe Dmitry Korchak n'est pas à la hauteur de la tâche dans le rôle de Nadir. Timbre clair (trop), technique insuffisante, manque d'engagement. Des rôles du baroque lui conviennent sans doute mieux, encore que les aigus soient souvent trop ouverts.

Le baryton français André Heyboer, lui, chante avec style, un beau timbre et une bonne prononciation. Le volume, dans cette salle aux dimensions pourtant tout à fait "humaines", est cependant un peu trop modeste.

Le bonheur de cette production vient, incontestablement de la perle venue de Bulgarie : Sonya Yoncheva. Jeune soprano au physique des plus agréables, elle parcourt cette partition avec une facilité déconcertante, son beau timbre se jouant des embûches, des vocalises, de la ligne, du style, des aigus...

Le tout est solide et ample et, pour le coup, on aimerait un collier tout entier... retenez son nom, je pense qu'on la reverra sur les scènes lyriques.

A noter dans vos tablettes que France Musique diffusera ce concert le 4 septembre prochain à 20 h 00.





dimanche 17 juin 2012

Ellene Masri au Sunset

Le célèbre club de la Rue des Lombards accueillait vendredi soir la très belle Ellene Masri, chanteuse au talent prometteur.

Si le physique de la belle brune au magnifique regard d'eau nous accroche dès le premier moment, ce n'est certes pas là son seul atout. Ellene Masri chante bien, très bien même et son timbre à la fois conquérant et doux nous charme tout au long des deux sets de son concert.

Les musiciens qui l'accompagnent sont très talentueux, surtout Benjamin Petit au saxophone et à la flûte traversière.

Ils ont interprèté l'ensemble des titres de l'album que vous trouverez bientôt dans les bacs.

De jeunes talents à suivre...

Du Lycée Henri IV à l'église Saint-Etienne-du-Mont

On ne rate pas l'opportunité de visiter un lieu habituellement fermé à la curiosité. J'ai donc suivi Agnès le long des cours et couloirs du très beau et vaste Lycée Henri IV à Paris.

A l'emplacement de l'actuelle rue Clovis - où se trouve situé l'entrée du Lycée - s'élevait l'ancienne abbatiale de l'Abbaye Sainte-Geneviève, instituée par Clovis et Clotilde en 502.

L'établissement d'enseignement actuel occupe ce qui subsiste des bâtiments des XIIème et XVIIIème siècles de l'Abbaye : l'ancien clocher - dit "Tour Clovis" aujourd'hui - surplombe l'ensemble, l'actuelle chapelle en était le réfectoire et les différentes bibliothèques du Lycée occupent une partie des bâtiments conventuels. Ceux-ci auraient d'ailleurs bien besoin d'être restaurés (plafonds, coupole et stucs...) ; sans doute les dons de mécènes généreux seraient-ils les bienvenus. Qu'on se le dise !



L'établissement accueille aujourd'hui près de 2500 élèves répartis entre le Collège et le Lycée + les classes Prépa. La moyenne de réussite au baccalauréat est spectaculaire puisqu'elle atteint 100 % presque tous les ans... !

De l'autre côté de la rue Clovis, s'élève l'église Saint-Etienne-du-Mont. La reconstruction de l'édifice d'origine s'impose au XVème siècle et les travaux de l'abside et du clocher sont ébauchés en 1494. Sa construction s'étalera jusqu'en 1626. Les Grandes Orgues sont installées en 1636 et une nouvelle chaire en 1651.




Le magnifique jubé - le seul subsistant dans une église parisienne - est construit entre 1530 et 1537. La première pierre de la façade est posée par Marguerite de Valois (la Reine Margot) en 1610.

L'église abrite la Châsse de Sainte-Geneviève, vide de ses restes brûlés sous la Révolution. On y trouve également les dépouilles de Pierre Perrault (le père du Conteur), du peintre Eustache Le Sueur, de Blaise Pascal, de Jean Racide et d'Isaac Lemaistre de Sacy.

La visite de cette église s'impose si vous sillonnez ce très ancien quartier de Paris.

samedi 16 juin 2012

Concert à Héricy


Il y a déjà une semaine, je suis allée assister au concert donné dans la très belle église du XIIIème, Sainte-Geneviève d'Héricy (Seine et Marne) par l'Orchestre Philharmonique du Pays de Fontainebleau et la Chorale "A Travers Chants" de Villiers sous Grez (toujours en Seine et Marne).

Le programme, entièrement consacré à Beethoven, nous offrait la Symphonie n° 3 dite "Héroïque". L'OPPF, emmené par la baguette énergique de son chef, Fabrice Fortin, nous a grattifiés d'une interprétation enlevée, aux accents tour à tour fougueux et mélodieux de la partition de L. Van Beethoven. Les tempi sont vifs et l'ensemble bien maîtrisé. Une belle performance pour cet orchestre dans les pupitres duquel on trouve des pro et des amateurs et qui ne répètent qu'une fois par semaine.

En seconde partie, le chef et l'orchestre, augmenté de la chorale "A Travers Chants" et d'un quatuor de chanteurs solistes, nous interprétaient "La Messe en Ut" op.86.

Jasmina Varallo, soprano, Pauline Leroy, mezzo-soprano, Florent Thioux, ténor et Jérémie Delvert, basse, ont mis tout leur talent au service de cette partition de Beethoven qui, dans toute son oeuvre n'a pas vraiment favorisé les voix.
Je salue l'excellente interprétation de l'ensemble choral, résultat du travail effectué sous la direction de son chef, Bernard Leroy.

Fabrice Fortin a, là encore, su mettre en évidence les qualités de ses musiciens, des chanteurs et des solistes dans l'exécution des cinq parties de cette oeuvre.

                                                                         Bravo à tous !