vendredi 11 juillet 2014

Notre-Dame de Paris, Bastille 8 juillet 2014



Roland Petit (à la création 1965)

Il y a longtemps que je souhaitais assister en salle à ce ballet de Roland Petit que des circonstances contraires ne m'avaient permis de ne voir qu'à la télévision et qui m'avait fort impressionnée.




Le découpage de l'oeuvre en deux actes et treize tableaux - qui sont autant de lieux où se déroule l'action ou de faits qui la jalonnent : "La fête des fous", "l'Eglise", "La Cour des Miracles", "la Taverne" "l'attaque de la Cathédrale"... - est efficace pour la compréhension du propos et la mise en situation des danseurs.

Roland Petit a conçu une chorégraphie créative, inventive en 1965, tant dans les scènes d'ensemble que dans les pas de trois ou de deux et les solos. La créativité est allée plus loin par la suite mais Béjart et Petit ont ouvert la voie.


Les panneaux figuratifs de la Cathédrale, d'après René Allio, sont d'une sobre beauté





et les costumes d'Yves Saint-Laurent prouvent, quant à eux, la formidable avant-garde du grand couturier, ne serait-ce que dans les couleurs fluo et acidulées utilisées.





Moins ébranlée par cette vision directe - la distance peut-être entre la scène et mon lointain fauteuil perché - j'ai, cependant, passé une excellente soirée de ballet.

Maurice Jarre


J'ai vibré à la très belle musique de Maurice Jarre, très inspirée, qui utilise une gamme très variée de rythmes
produits par des percussions multiples. Des sonorités vibrantes m'ont souvent fait penser à la composition du même Maurice Jarre pour le film de David Lean "Lawrence d'Arabie", pour laquelle il eut d'ailleurs un Oscar.



Kevin Rhodes




Très bien emmené par le chef américain Kevin Rhodes, l'Orchestre National d'Ile de France a superbement interprété cette belle partition.







Je salue le talent toujours au plus haut niveau du Corps de Ballet de l'Opéra de Paris, la régularité de ses ensembles, sa grande maîtrise technique et sa présentation générale de premier ordre.



Forian Magnenet est un très beau (au sens littéral) Phoebus. C'est aussi un danseur plein d'assurance, précis et solide. Ses sauts sont parfaitement maîtrisés et très enlevés.







Audric Bézard, longiligne et fin, campe un Frollo très élégant, techniquement très performant. Son
incarnation manque peut-être un peu de la "noirceur" voulue pour ce personnage.




A l'inverse, Stéphane Bullion sait restituer toute l'émotion que dispense la nature de Quasimodo. Il s'approprie la posture du rôle, parfaitement contradictoire avec les habituelles attitudes propres à la danse. C'est un très bon "porteur" et il est magnifique dans les pas de deux et le pas de trois.





La ravissante Alice Ravanand déploie toute sa technique au service du très joli rôle d'Esméralda.










Tout en restant gracieuse, sa danse est empreinte d'une belle assurance et son talent se rit des difficultés de la chorégraphie.






Ce fut une touchante et très belle soirée de ballet donc, qui clôturait mon abonnement 13/14 à l'O.N.P.


Je serai, samedi soir, au TCE pour le récital de la grande Netrebko, récital reporté du 24 mai au 12 juillet pour cause de maladie de la Diva. Un très grand moment lyrique à n'en pas douter, rien qu'à la lecture du programme !

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