vendredi 8 février 2013

Folle... ou pas... de Chaillot

La pièce de Jean Giraudoux, La Folle de Chaillot, colle - et collera sans doute longtemps encore malheureusement - à l'actualité. On rêve du moment où ce texte ne rappellera plus rien à personne... La troupe des dix-huit personnages nous en transmet le message avec un grand sens du texte.

La Folle de Chaillot - Comédie des C. Elysées


Sur la scène de la Comédie des Champs Elysées, les décors de Bernard Fau (le café "Chez Francis" élevé sous les toits de l'Alma et le sous-sol parisien encombré d'une lourde tuyauterie et d'escaliers) possèdent à la fois toute la dure réalité des lieux et leur suggestive poésie.

La Folle de Chaillot - Comédie des C. Elysées



La matérialité des costumes (Pascale Bordet) ne laisse aucune place au doute quant à l'état de chacun dans l'action : les profiteurs en costume sombre, tous les autres colorés et farfelus, à la limite de la "charge".




Tout le monde, parfaitement dirigé par Didier Long, tient parfaitement son emploi et sert très bien son personnage.

Anny Dupérey -
Folle de Chaillot - Février 2013

Quant aux deux principaux : le Chiffonnier de Dominique Pinon et la Contesse Aurélie (La Folle) de Anny Dupérey, ils sont incroyablement campés. La voix particulière - aiguë et éraillée - de Pinon s'oppose au beau timbre très posé de Dupérey. Et cette dernière parvient à donner tout le poids souhaité à "La Folle" sans jamais sombrer dans le ridicule ni l'exagération que son immense chignon roux-orange et son maquillage digne d'un portrait de Van Dongen pouvait le faire craindre de prime abord.

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