vendredi 22 mars 2013

L'Honneur des Femmes en deux films

A l'affiche, déjà depuis quelques semaines, deux films montent à l'assaut de l'obscurantisme religieux qui utilise un dogme pour brimer et opprimer la liberté des femmes. Deux histoires très différentes dans deux pays tout aussi dissemblables :

  • une très jeune fille (12 ans et demi) en Arabie Saoudite - Wadjda
  • une femme encore jeune en Afghanistan - Syngué Sabour - Pierre de patience


Haifaa Al Mansour
Du premier, on retiendra l'audace tranquille avec laquelle la réalisatrice - H. Al Mansour - développe ce sujet léger (une jeune fille met tout en oeuvre pour obtenir un vélo, objet réservé aux seuls garçons) qui permet la réflexion plus profonde, mais sans pathos, sur une poussée vers l'émancipation de la femme dans ce pays où l'homme règne en Maître.
La jeune interprète rayonne de grâce et de drôlerie.



Du second on sortira avec un double sentiment d'accablement et de révolte. La révolte contre ce monde absurde et tellement hypocrite que font subir ces "Fous de Dieu" aux populations et au harcèlement impitoyable qu'ils exercent envers leurs femmes. On en arrive à l'écoeurement ! Et la consternation devant le dénuement de ces gens qui, déjà en temps normal, vivent chichement, mais qui dans ces périodes de conflits subsistent de presque rien, ce presque rien se délitant au fur et à mesure des attaques et autres bombardements.



Atik Rahimi
Atik Rahimi, fort de son prix Goncourt pour ce roman décapant en 2008, aidé par J.C. Carrière, nous livre ce film fort et terrible où dans une ville afghane, une jeune femme, mère de deux filles, veille un époux qu'une blessure de guerre a plongé dans le coma. Cette veille s'accompagne d'un difficile exercice de survie au milieu de la mitraille et des soldats, en même temps qu'elle déverse dans les oreilles de cette momie qu'est devenu son époux, toutes ses frustrations, toutes ses douleurs, ses secrets les plus intimes et ses peurs permanentes depuis l'enfance où son père, déjà, traitait femme et filles avec brutalité.

 La très belle actrice iranienne, Golshifteh Farahani, est surprenante de vérité et de justesse dans le rôle de cette femme tiraillée entre la peur de Dieu et des hommes, le souhait de guérison de son mari sans qui elle n'est plus rien et une force qui la pousse vers cette inaccessibilité qu'est la liberté entrevue par la force des choses.



A voir absolument !!

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