Attention ! : n'oubliez pas le son...
Impressions (très subjectives) ressenties lors des manifestations artistiques auxquelles j'assiste
mardi 26 mars 2013
Le son des cloches de N.D. de Paris
Avec tous mes souhaits de très Joyeuses Pâques, je vous convie à écouter le son des nouvelles cloches et bourdon de Notre-Dame de Paris, vidéo réalisée, pour vous, lors de la première sonnerie du 22 mars dernier.
Attention ! : n'oubliez pas le son...
Attention ! : n'oubliez pas le son...
vendredi 22 mars 2013
Chagall entre guerre et paix
Outre le titre emprunté à Tolstoï, la vie de Chagall - né Moïshe Zakharovitch Chagalov en 1887 en Biélorussie - se déroule dans les soubresauts des pogroms et des guerres qui secouèrent l'Europe au long de la première moitié du XXème siècle.
L'exposition s'articule en quatre étapes de la vie et de l'oeuvre du peintre : la Russie en guerre, l'entre-deux guerres en France, l'exil aux Etats-Unis et le retour en France après guerre.
Dans une première partie, des dessins à l'encre, réalisés au cours de la première guerre en Russie, sont d'une grande qualité et de nombreuses oeuvres sur papier créées à Paris, de même que les gravures et Eaux-Fortes qui illustreront la Bible et les gouaches préparatoires réalisées après son voyages en Palestine, nous plongent dans le monde mystique et sacré.
Durant son exil américain, conscient de la souffrance humaine, sa peinture s'assombrit de scènes de guerre, d'exode et de villages en flammes. Le thème de la crucifixion devient récurrent et il y mêle les objets rituels du culte juif, associant les vocabulaires du judaïsme et du christianisme.
Son épouse, Bella, décède pendant l'exil. Tout devient ténèbres alors et la peinture ne cesse d'être un vibrant hommage à son épouse défunte.
A son retour en France, en 1949, il parviendra peu à peu à retrouver la sérénité. Les thèmes s'ensoleillent dans des séries : Paris et ses monuments, bouquets...
Une belle exposition, complète, où l'oeil se ravit des couleurs crues et des rêveries du peintre après avoir côtoyé ses tristesses et ses blessures.
Musée du Luxembourg jusqu'au 21 juillet.
Attention ! La file d'attente s'allonge déjà ! Il est à craindre que le phénomène s'accentue au fil des mois. Un conseil : visez le matin (10 h), l'heure du déjeuner ou les nocturnes des lundis et vendredis car l'expo est dense et les salles petites !!!
L'exposition s'articule en quatre étapes de la vie et de l'oeuvre du peintre : la Russie en guerre, l'entre-deux guerres en France, l'exil aux Etats-Unis et le retour en France après guerre.
Dans une première partie, des dessins à l'encre, réalisés au cours de la première guerre en Russie, sont d'une grande qualité et de nombreuses oeuvres sur papier créées à Paris, de même que les gravures et Eaux-Fortes qui illustreront la Bible et les gouaches préparatoires réalisées après son voyages en Palestine, nous plongent dans le monde mystique et sacré.
Durant son exil américain, conscient de la souffrance humaine, sa peinture s'assombrit de scènes de guerre, d'exode et de villages en flammes. Le thème de la crucifixion devient récurrent et il y mêle les objets rituels du culte juif, associant les vocabulaires du judaïsme et du christianisme.
Son épouse, Bella, décède pendant l'exil. Tout devient ténèbres alors et la peinture ne cesse d'être un vibrant hommage à son épouse défunte.
A son retour en France, en 1949, il parviendra peu à peu à retrouver la sérénité. Les thèmes s'ensoleillent dans des séries : Paris et ses monuments, bouquets...
Une belle exposition, complète, où l'oeil se ravit des couleurs crues et des rêveries du peintre après avoir côtoyé ses tristesses et ses blessures.
Musée du Luxembourg jusqu'au 21 juillet.
Attention ! La file d'attente s'allonge déjà ! Il est à craindre que le phénomène s'accentue au fil des mois. Un conseil : visez le matin (10 h), l'heure du déjeuner ou les nocturnes des lundis et vendredis car l'expo est dense et les salles petites !!!
L'Honneur des Femmes en deux films
A l'affiche, déjà depuis quelques semaines, deux films montent à l'assaut de l'obscurantisme religieux qui utilise un dogme pour brimer et opprimer la liberté des femmes. Deux histoires très différentes dans deux pays tout aussi dissemblables :
La très belle actrice iranienne, Golshifteh Farahani, est surprenante de vérité et de justesse dans le rôle de cette femme tiraillée entre la peur de Dieu et des hommes, le souhait de guérison de son mari sans qui elle n'est plus rien et une force qui la pousse vers cette inaccessibilité qu'est la liberté entrevue par la force des choses.
- une très jeune fille (12 ans et demi) en Arabie Saoudite - Wadjda
- une femme encore jeune en Afghanistan - Syngué Sabour - Pierre de patience
Haifaa Al Mansour |
Du premier, on retiendra l'audace tranquille avec laquelle la réalisatrice - H. Al Mansour - développe ce sujet léger (une jeune fille met tout en oeuvre pour obtenir un vélo, objet réservé aux seuls garçons) qui permet la réflexion plus profonde, mais sans pathos, sur une poussée vers l'émancipation de la femme dans ce pays où l'homme règne en Maître.
La jeune interprète rayonne de grâce et de drôlerie.
Du second on sortira avec un double sentiment d'accablement et de révolte. La révolte contre ce monde absurde et tellement hypocrite que font subir ces "Fous de Dieu" aux populations et au harcèlement impitoyable qu'ils exercent envers leurs femmes. On en arrive à l'écoeurement ! Et la consternation devant le dénuement de ces gens qui, déjà en temps normal, vivent chichement, mais qui dans ces périodes de conflits subsistent de presque rien, ce presque rien se délitant au fur et à mesure des attaques et autres bombardements.
Atik Rahimi |
Atik Rahimi, fort de son prix Goncourt pour ce roman décapant en 2008, aidé par J.C. Carrière, nous livre ce film fort et terrible où dans une ville afghane, une jeune femme, mère de deux filles, veille un époux qu'une blessure de guerre a plongé dans le coma. Cette veille s'accompagne d'un difficile exercice de survie au milieu de la mitraille et des soldats, en même temps qu'elle déverse dans les oreilles de cette momie qu'est devenu son époux, toutes ses frustrations, toutes ses douleurs, ses secrets les plus intimes et ses peurs permanentes depuis l'enfance où son père, déjà, traitait femme et filles avec brutalité.
A voir absolument !!
dimanche 10 mars 2013
Marie Laurencin (1883 - 1956)
La longue et très détaillée biographie trouvée sur Wikipedia vous renseignera - tout comme moi - sur les péripéties étroitement mêlées, de la vie artistique (autant littéraire que picturale) et celle, quelque peu agitée, de cette figure emblématique des milieux à la mode du début du XXème siècle.
Si un musée "Marie Laurencin" existe à Tokyo, suite à l'acquisition d'une grande partie de la production majeure du peintre après sa mort, par des mécènes japonais, qui forment l'essentiel de cette exposition, complétée par quelques prêts de collections particulières, si le Japon a déjà organisé des expositions, Marmottan est le premier musée à proposer une rétrospective à Paris de la peintre française.
Portraitiste mondaine après la guerre de 14, elle a fréquenté à ses débuts et esquissé les tendances artistiques de ses amis du Bateau-Lavoir sur quelques toiles. Elle finit par créer un style qu'elle déclinera indéfiniment sans, malheureusement, en épaissir le propos.
Le monde de sa peintre est fait de rêveries de jeunesse, éternellement déclinées dans des tons de gris, de bleu et de rose où le modèle féminin surabonde, séduisant et frais, élégant et tout à fait charmant. Mais ces fines silhouettes épurées, si elles se rapprochent parfois des lignes d'un Chagall ou d'un Matisse, il semble qu'elles n'aboutissent jamais et finissent par se diluer pour ne plus représenter que de vagues tâches claires qui peinent à prendre chair et à nous toucher.
Elle fut la maîtresse de quelques hommes dont Guillaume Apollinaire et l'amante que plusieurs femmes dont Nicole Groult.
L'intérêt premier de cette exposition consiste, certainement, à permettre la découverte de cette créatrice française qui compte dans l'Histoire de l'Art et de se faire une idée consistante de son oeuvre.
Exposition Marie Laurencin au Musée Marmottan,
du 21 février au 30 juin 2013
10 h - 18 h (20 h le jeudi)
Si un musée "Marie Laurencin" existe à Tokyo, suite à l'acquisition d'une grande partie de la production majeure du peintre après sa mort, par des mécènes japonais, qui forment l'essentiel de cette exposition, complétée par quelques prêts de collections particulières, si le Japon a déjà organisé des expositions, Marmottan est le premier musée à proposer une rétrospective à Paris de la peintre française.
Cocteau |
Portraitiste mondaine après la guerre de 14, elle a fréquenté à ses débuts et esquissé les tendances artistiques de ses amis du Bateau-Lavoir sur quelques toiles. Elle finit par créer un style qu'elle déclinera indéfiniment sans, malheureusement, en épaissir le propos.
Deux Espagnoles |
Le baiser |
Femme, Chien et Chat |
Le monde de sa peintre est fait de rêveries de jeunesse, éternellement déclinées dans des tons de gris, de bleu et de rose où le modèle féminin surabonde, séduisant et frais, élégant et tout à fait charmant. Mais ces fines silhouettes épurées, si elles se rapprochent parfois des lignes d'un Chagall ou d'un Matisse, il semble qu'elles n'aboutissent jamais et finissent par se diluer pour ne plus représenter que de vagues tâches claires qui peinent à prendre chair et à nous toucher.
G. Apollinaire et ses Amis |
Nicole Groult |
L'intérêt premier de cette exposition consiste, certainement, à permettre la découverte de cette créatrice française qui compte dans l'Histoire de l'Art et de se faire une idée consistante de son oeuvre.
Décor pour "Les Biches" |
Trois Jeunes Filles |
Valentine |
Exposition Marie Laurencin au Musée Marmottan,
du 21 février au 30 juin 2013
10 h - 18 h (20 h le jeudi)
jeudi 7 mars 2013
La Walkyrie - Bastille hier soir
Une grande déception !
La Walkyrie - Bastille 2013 - Final - A. Mellor, E. Silins |
Autant le Parsifal du MET est encore très présent à mon esprit, autant cette Walkyrie de Bastille s'en évaporera rapidement. Ce ne sont pas les modifications des costumes, pas plus que les mauvais aménagements scéniques revus par Günter Krämer, ni l'inexistence de direction d'acteurs, pas plus que la performance des chanteurs, à quelques exceptions près, qui graveront dans ma mémoire les images et les sons de cette soirée.
Car ce n'est pas en délimitant, au premier plan, un espace d'environ 10 m², sur un plateau qui en offre 750, et sur lequel se meuvent nos deux tourtereaux (Siegmund et Sieglinde) sur fond de rien-du-tout, que je risque de m'enflammer. Et ce n'est pas le foisonnement de pommiers en fleurs sous clair de lune (évoquant quoi ? devinez ! Oui ! le Printemps !) qui changent quoi que ce soit. S'il est vrai que l'acte I de Walkyrie est un acte d'amour (dans tous les sens), impossible de se convaincre de la force de cet amour devant cette femme plutôt belle et ce "pataud" looké loubard-de-banlieue, aux gestes étriqués, dans l'incapacité d'enlacer sa partenaire de ses deux bras...
Mais l'opéra, ce n'est pas seulement visuel ! me direz-vous ? C'est vrai et même, je suis la première à dire que c'est, avant tout, de la musique ! Encore faut-il, pour passer sur cette insuffisance (je modère mon vocabulaire...) que les chanteurs soient d'un très grand niveau. Ce n'est, malheureusement pas le cas du ténor Stuart Skelton dont le timbre est plutôt agréable et le chant stylé, mais qui manque singulièrement d'ampleur et de force de persuasion.
A ses côtés, Martina Serafin possède un chant léger (trop), une ligne sûre et de beaux aigus. Mais, là encore, on aimerait une plus grande vaillance et davantage de conviction. Il me semble que sa voix collerait mieux à "Elsa" (Lohengrin) qu'à "Sieglinde".
Belle prestation, en revanche, du baryton Günther Groissböck dans Hunding. Puissance, belle étendue et timbre noir intéressant.
Le meilleur moment de la soirée nous viendra de la première partie du second acte, grâce à la mezzo Sophie Koch qui chante et interprète Fricka, face au Wotan élégant de Egils Silins. Un beau phrasé de la chanteuse, une technique aboutie, un timbre lumineux, beaucoup de conviction et, ce qui ne gâche rien dans ce rôle ingrat, une allure folle.
La Walkyrie - Bastille 2013 - S. Koch, E. Silins |
La soprano Alwyn Mellor est une bonne Brünnhilde, voix puissante, qui déploie un chant stylé sur une très belle ligne. Quelques aigus un peu criés, malheureusement.
La scène de la mort de Siegmund sera manquée du fait de l'irruption de la "bande-à-Hunding" enfermant , une fois encore l'action (le duel), dans un cercle riquiqui de cinq mètres de diamètre.
Mais le pompon est atteint avec la chevauchée des Walkyries, toujours à l'avant scène (on sais bien qu'à Bastille les voix ne passent plus au-delà de cinq mètres du bord, mais tout de même !) lorsque nos Walkyries lavent des hommes blessés nus, ensanglantés, qui repartent soudainement, en pleine forme, en quelques pas scandés, cependant qu'immédiatement derrière cette scène, un bataillon de danseurs portant combinaison blanche et masque à gaz, bien éclairés, se livrent à une chorégraphie décalée du contexte et plutôt absurde. En 2010, j'avais trouvé cette rythmique amusante et pas dérangeante. Mais elle était exécutée bien en arrière plan. Sa mise en avant embrouille encore un peu plus le propos déjà confus... De plus, il m'a été donné d'entendre de meilleurs chanteuses, les voix n'étant pas formidables et une soprano détonnant.
Le final, grâce à la musique de Wagner et au talent de Philippe Jordan et de l'orchestre de l'ONP, parviendra à se hisser à un niveau de qualité supérieur. Avant ça, on aura eu droit à l'interprétation, certes élégante et stylée de Egils Silins, mais à qui il a manqué l'engagement nécessaire pour nous convaincre de sa colère envers Brünnhilde, chantée avec le même calme que les adieux et les mains dans les poches !
On l'aura compris, si je salue toujours et ici également, la performance de bons chanteurs dans une oeuvre telle que celle-ci, j'aurais aimé le quelque-chose-en-++ qui permet de se transporter dans l'ailleurs wagnérien, ne serait-ce qu'en fermant les yeux. Je l'ai fait à Bayreuth face à des mises en scènes ineptes, à Bastille devant la vidéo aberrante de Tristan, et ça marchait.
Hier, malgré un orchestre somptueux, d'une clarté, d'une justesse, d'une puissance de conviction inouïes, incomparablement emmené par Jordan, je n'ai jamais pu décoller.
Il est vrai également que pour me convaincre, les interprètes ont dû surmonter les retardataires qu'on avait laissé entrer en cours de prélude, le téléphone mobile de ma voisine qui terminait sa journée professionnelle en répondant à ses textos et autres courriels et, de surcroît, tenter de dépasser en volume une avalanche de toux de catarrheux venus, ce soir-là, en grand nombre !
mardi 5 mars 2013
Parsifal du MET samedi 2 mars
Ce samedi, le Metropolitan Opéra de New York retransmettait dans les salles de cinéma du monde entier le Parsifal le plus fantastique que j'aie vu au cours de ma longue vie d'opéramaniaque. Dans une mise en scène d'une clarté et d'un esthétisme achevé, les chanteurs de cette brillante distribution ont été, à niveau égal, très proches de la perfection et Daniele Gatti a su mener l'ensemble vers des niveaux d'où il fut très difficile de redescendre après ces quatre heures trente de musique sublime.
- A noter que l'on peut réécouter ce Parsifal qui était retransmis sur France Musique (mais là on ne peut pas réécouter), et sur la BBC3. Si vous êtes intéressé, suivez ce lien et cliquez sur le haut-parleur de la photo de la façade du MET. Si vous connaissez le synopsis ou ne comprenez pas l'anglais, passez les 10 premières minutes en avançant le curseur. C'est possible pendant encore 5 jours !
Parsifal a souvent été l'occasion, pour beaucoup de metteurs en scène, de s'approprier l'oeuvre pour y "fourrer" tous leurs tourments intellectuels, toutes leurs peurs viscérales et toute leur incohérence, jusqu'à nous faire avaler des inepties. Décoder Parsifal est une chose délicate et le décrypter dans le foisonnement des symboles nombreux n'est pas chose aisée.
Le canadien François Girard et son équipe ont su réaliser une mise en scène dont le dépouillement ne le cède en rien à la force dramatique qui doit rayonner dans cette oeuvre.
Acte I - |
Acte I - P. Mattei, R. Pape, les chevaliers |
Acte II - J. Kaufmann, les Filles-Fleurs |
Acte III - J. Kaufmann, R. Pape |
Acte III - J. Kaufmann, R. Pape |
Le ciel se colore, une vigueur nouvelle parcourt chacun et, après quatre heures trente de musique, hommes et femmes réunis, la paix et l'espérance renaissent.
Acte III - R. Pape, J. Kaufmann, K. Dalayman |
Le rééquilibrage et l'élargissement spirituel à la conception bouddhiste que propose François Girard ajoutent une force et une symbolique nouvelle à l'oeuvre sans nous imposer une quelconque pensée propre mais plutôt une ouverture plus large où chacun puisera ce qui lui convient le mieux.
Les choeurs du MET ont, pour l'occasion, beaucoup progressé et nous ont gratifiés d'une excellente prestation.
Si, pour cette partition si exigeante, j'ai globalement été enchantée par l'orchestre du MET, j'émets cependant quelques réserves quant à la direction particulièrement lente, pesante même, de Daniele Gatti au I et au III. Mais j'ai pu noter également de belles sonorités et des solos (hautbois,cor...) d'une grande qualité, de même que la belle sonorité des cordes.
Au niveau de la distribution, l'excellence de ce plateau de grands noms n'a pas déçu.
Acte II - E. Nikitin |
- Evgeny Nikitin est impressionnant de noirceur, dans son jeu et dans son timbre. Très belle prestation.
- Peter Mattei (notre Don Juan de Londres l'an passé), magnifiquement dirigé scéniquement, nous atteindra tant sa douleur force l'empathie. Son chant est empreint d'une vibrante chaleur et la ligne est sûre et vaillante.
Acte I - P. Mattei |
Acte I - K. Dalayman |
- Katarina Dalayman déploie un chant d'une grande qualité, sans incertitude et convainc grâce à une parfaite maîtrise de son amplitude, son timbre et un très beau legato.
Acte I - R. Pape |
- René Pape est le plus brillant Gurnemanz que j'aie entendu. Malgré le tempo particulièrement lent imposé par Gatti, il dose avec science l'articulation du récit et chante avec une grande aisance les longues phrases lyriques, rendues interminables par le tempo. Chaque mesure est aboutie, charnue, habitée, tantôt piano, tantôt forte, toujours sans faille. C'est aussi le Gurnemanz le plus humain, le plus émouvant, aux accents les plus poignants jamais entendu dans ce rôle.
Acte II - J. Kaufmann, les Filles-Fleurs |
- Jonas Kaufmann est Parsifal, tant vocalement que scéniquement. Le chant est posé, large et ample, le timbre m'a paru moins sombre qu'à l'ordinaire, les aigus sont rayonnants et tout son art exprime le personnage. Scéniquement il est parfait, chaque geste, chaque expression est chargée d'émotion. La douleur d'Amfortas qui le frappe au baiser de Kundry nous ramène à la désespérance fatale et le regard qu'il échange au III avec la même Kundry est surprenant de douceur.
Acte III - J. Kaufmann |
A noter que la réalisation cinématographique de Barbara Willis Sweete a énormément bonifié notre vision avec des plans moins saccadés, des choix plus recherchés de cadrages, moins de gros plans, un meilleur équilibre entre plans larges et détails, tout cela a contribué à l'émotion ressentie.
Un plateau en tous points fantastique pour cette soirée de retransmission filmée qui nous a laissées dans un état second pendant longtemps après.
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