Et des milliers de bises... MM
Impressions (très subjectives) ressenties lors des manifestations artistiques auxquelles j'assiste
vendredi 28 décembre 2012
mardi 27 novembre 2012
Bharatanatyam à Guimet
Alors voilà, je pouvais essayer de vous expliquer le Bharatanatyam... mais c'est très compliqué alors je vous laisse cliquer ici pour rejoindre le site qui va vous initier à tous les rites de cette danse de l'Inde du Sud.
Pour ma part, je ne vous raconte que le plaisir pris au Musée Guimet lors du spectacle qui nous fut donné par la danseuse Lavanya Ananth.
Cette danseuse possède son art et l'exprime au plus haut niveau. C'est un régal de la voir exprimer les sentiments et illustrer par les gestes les symboliques des attitudes exigées par cet art, sur les rythmes saccadés du tambour et des petites cymbales (ça ne s'appelle sûrement pas comme ça, mais je ne sais pas !). Tout est précision et grâce.
Quatre musiciens dont un chanteur à la voix haut perchée (proche du Haut de Contre européen) qui vocalise une mélopée aux sonorités sinueuses que souligne le violon et qui nous raconte "l'histoire". Les deux autres musiciens - percussionnistes - impriment les rythmes très syncopés menant les pas de la danseuse.
Ci-dessous, un extrait par notre danseuse Lavanya Ananth.
samedi 24 novembre 2012
Générale de "La Cenerentola" à Garnier
Avec une invitation (encore), un plaisir musical ce lundi soir - 19 novembre - pour la répétition générale de "La Cenerentola" de Rossini dans la mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle, reprise déjà la saison passée et dont vous avez pu lire mes réflexions dans mon papier de décembre 2011.
Toujours beaucoup de plaisir à entendre la gaité communicative de la partition de Rossini où airs, ensembles et choeurs succèdent à une ouverture enlevée dont le Maître avait le secret.
Un plaisir aussi de voir se dérouler le conte de Perrault dans la délicieuse et très charmante mise en scène du regretté J.P. Ponnelle. Les trouvailles et bonnes idées se succèdent, drôles sans jamais être vulgaires ni cérébrales. Et, surtout, sans jamais gêner la musique ni les chanteurs !
Les chanteurs qui, malheureusement, n'ont pas comblé mes oreilles.
Tous plutôt jeunes si on excepte Bruno de Simone dans le rôle de Don Magnifico, vieux routier, chanteur et bon comédien, l'ensemble de la distribution est en-dessous de ce que l'on est en droit d'attendre à l'Opéra National de Paris.
Je sors du lot la basse roumaine - Adrian Sampetrean, beau timbre et vois vaillante ; malheureusement pas à sa place dans le rôle de Alidoro, plus généralement dans l'opéra bouffe tout simplement.
La mezzo Marianna Pizzolato possède un joli timbre, vocalise plutôt bien mais peine un peu dans les aigus. Elle n'est pas très convaincante.
Les autres chanteurs sont nettement insuffisants, surtout le jeune ténor russe Maxim Mironov au physique de danseur mais qui possède un filet de voix, noyé dès que chantent choeurs, partenaires ou que l'orchestre joue un peu fortissimo.
Mais mes amis et moi étions ravis d'avoir passé cette soirée car on est toujours mieux à Garnier que devant son téléviseur... !
Toujours beaucoup de plaisir à entendre la gaité communicative de la partition de Rossini où airs, ensembles et choeurs succèdent à une ouverture enlevée dont le Maître avait le secret.
Un plaisir aussi de voir se dérouler le conte de Perrault dans la délicieuse et très charmante mise en scène du regretté J.P. Ponnelle. Les trouvailles et bonnes idées se succèdent, drôles sans jamais être vulgaires ni cérébrales. Et, surtout, sans jamais gêner la musique ni les chanteurs !
Les chanteurs qui, malheureusement, n'ont pas comblé mes oreilles.
Tous plutôt jeunes si on excepte Bruno de Simone dans le rôle de Don Magnifico, vieux routier, chanteur et bon comédien, l'ensemble de la distribution est en-dessous de ce que l'on est en droit d'attendre à l'Opéra National de Paris.
Je sors du lot la basse roumaine - Adrian Sampetrean, beau timbre et vois vaillante ; malheureusement pas à sa place dans le rôle de Alidoro, plus généralement dans l'opéra bouffe tout simplement.
La mezzo Marianna Pizzolato possède un joli timbre, vocalise plutôt bien mais peine un peu dans les aigus. Elle n'est pas très convaincante.
Les autres chanteurs sont nettement insuffisants, surtout le jeune ténor russe Maxim Mironov au physique de danseur mais qui possède un filet de voix, noyé dès que chantent choeurs, partenaires ou que l'orchestre joue un peu fortissimo.
Mais mes amis et moi étions ravis d'avoir passé cette soirée car on est toujours mieux à Garnier que devant son téléviseur... !
Les Antiques à Versailles
Par un soir d'automne, humide et venteux, la grille et la Cour d'Honneur du Château s'est ouverte pour nous accueillir. La nuit, le Château illuminé, le chemin balisé de lanternes... Nous avions l'impression d'être Cendrillon...
Nappées donc dans la nuit, nous avons admiré les "Antiques" - pour la plupart venus du Louvre - de retour dans leur écrin d'origine.
De galeries marbrées et "colonnées" en salles aux plafonds enluminés, jetant un oeil depuis les portes ouvertes sur la Chapelle, nous avons croisé la "Vénus d'Arles", Isis deux fois, Diane chasseresse en marbre et en bronze, Antinoüs, Hermès... et nombre de statues drapées ou dévêtues, éclatantes de blancheur et un peu intimidées de se retrouver face aux peintures et tapisseries des XVIIème et XVIIIème siècles où Apollon, Vénus et les Amours poupins batifolaient dans des décors verdoyants et fleuris.
Le tout sous l'oeil royal de Louis Le Grand, le XIVème du nom.
Un véritable bonheur que de croiser ces oeuvres dans ce décor, même si on les connaît bien pour les avoir visitées régulièrement dans le palais qui les abrite habituellement.
Un plaisir qui nous mena trop tardivement dans la belle salle où le cocktail était servi. A défaut de quelques canapés, nous avons bien profité des bulles dorées... avant de reprendre notre carrosse pour rejoindre la simplicité de notre décor personnel.
"Versailles et l'Antique" - Château de Versailles jusqu'au 17 mars 2013.
Nappées donc dans la nuit, nous avons admiré les "Antiques" - pour la plupart venus du Louvre - de retour dans leur écrin d'origine.
Isis |
Vénus d'Arles |
Un véritable bonheur que de croiser ces oeuvres dans ce décor, même si on les connaît bien pour les avoir visitées régulièrement dans le palais qui les abrite habituellement.
Un plaisir qui nous mena trop tardivement dans la belle salle où le cocktail était servi. A défaut de quelques canapés, nous avons bien profité des bulles dorées... avant de reprendre notre carrosse pour rejoindre la simplicité de notre décor personnel.
"Versailles et l'Antique" - Château de Versailles jusqu'au 17 mars 2013.
lundi 19 novembre 2012
Linda Ladurner s'expose Galerie Hip
Vous vous promènerez dans Paris le Week End prochain ? Passez donc voir les deux pendentifs que Linda Ladurner expose sans le second Salon des Artistes Joailliers du 23 au 25 novembre dans la
Un aperçu :
Galerie Hip 8 rue Saint-Roch 75001 Paris (Métro Tuileries) - 11 h - 19 h
Un aperçu :
samedi 3 novembre 2012
Luxe et raffinement
Alertée par des amis et par un entrefilet dans le supplément "SORTIR" de Télérama, je me suis rendue à la Galerie J. Kugel au 25 Quai Anatole France, pour parcourir l'exposition consacrée aux tabatières de l'orfèvre et minéralogiste de la Cour de Saxe : Johann Christian Neuber (1732-1808).
Une merveille de raffinement et de préciosité que cette série de tabatières réalisées selon la technique de la mosaïque de pierre en cloisonné dont l'aristocratie européenne a raffolé.
L'occasion, également, d'admirer cette fameuse "Table de Breteuil", véritable bijou insensé, chef-d'oeuvre du mobilier occidental du XVIIIème siècle. Rien que le plateau de ce meuble compte cent vingt huit échantillons des plus belles pierres fines et dures de Saxe !
Jusqu'au 10 novembre - 10 h 30/19 h 00 sauf le dimanche - Entrée gratuite.
Courez-y !!!
Une merveille de raffinement et de préciosité que cette série de tabatières réalisées selon la technique de la mosaïque de pierre en cloisonné dont l'aristocratie européenne a raffolé.
L'occasion, également, d'admirer cette fameuse "Table de Breteuil", véritable bijou insensé, chef-d'oeuvre du mobilier occidental du XVIIIème siècle. Rien que le plateau de ce meuble compte cent vingt huit échantillons des plus belles pierres fines et dures de Saxe !
Jusqu'au 10 novembre - 10 h 30/19 h 00 sauf le dimanche - Entrée gratuite.
Courez-y !!!
samedi 27 octobre 2012
Sublissime Garanca au TCE
Une quinzaine, déjà, s'est écoulée depuis le récital d'Elina Garanca au TCE, sans que je trouve le temps d'en faire le récit. La faute en revient aux avant-spectacle, spectacle et après-spectacle du "Coeur des Voix" à Bourron-Marlotte. Mais tout cela est passé - et bien passé, merci - m'y voici donc !
Depuis sa Carmen au MET, filtrée par micros et médias, je n'avais qu'un désir... écouter la mezzo lettone en salle. Je m'y trouvais donc le 13 octobre dernier.
Avant de proclamer mes louanges pour la belle voix de la mezzo, je dirais ma légère déception devant le programme boîteux et incohérent où les trois grands airs de la première partie sont suivis par des espagnolades diverses, tant à l'orchestre - au demeurant fort bon - que dans les bis, qui ouvrent et ferment la seconde partie consacrée aux airs et intermezzi de Carmen. J'aurais préféré un ou deux grands airs de mezzo plus lyriques à Granada (!) & Co.
L'orchestre, très nettement supérieur aux habituelles cliques et autres orphéons que l'on entend dans ces récitals, tombe alors dans le clinquant, ce qu'il ne fait absolument pas dans les airs de répertoire. Bonne prestation donc du Prague Philharmonica lorsque son Chef, Karel Mark Chichon, dirige les pages lyriques, très attentif et à l'écoute de la soliste, mais qui se perd un peu en voulant faire du bruit et du rythme dans les morceaux plus légers.
Quant à la belle - admirablement belle - Elina, je n'ai à ma disposition que des superlatifs pour vous la présenter. La démonstration vocale est éblouissante de perfection : timbre somptueux, charnu, d'une grande tenue sur toute la tessiture (graves profonds, aigus resplendissants) ; le chant est nuancé, expressif, du piano au forte, les sons filés admirables, la voix d'une grande musicalité et le chant parfaitement articulé.
Avec un tel "matériel", ce fut un bonheur d'entendre le rare et vaillant extrait de La Pucelle d'Orléans de Tchaïkovski, l'onctueux Mon Coeur s'ouvre à ta voix de Samson et Dalila de Saint-Saëns et le très rare, également, air de la Reine de Saba de Gounod, trois grands airs qui mettent en valeur le phrasé, l'ampleur et la sensualité de cette voix magnifique.
Consacrée aux différents extraits de Carmen de Bizet, la seconde partie nous emporte avec LA Carmen du moment. On oublie très vite les trois pasodobles qui précèdent les quatre airs - habanera (avec sa première version heureusement recomposée par Bizet), les remparts de Séville, les Cartes et la Chanson Bohème - car Garanca possède la voix, le tempérament, la suavité, la sensualité... Il ne manque rien et on est sous le charme de cette voix ensorcelante.
Charme rompu, malheureusement, par les bis : Granada qui fait exulter le public (?) et deux autres espagnolades sans intérêt. Quel dommage de rester sur cette impression de gâchi !
Reste une Grande Chanteuse qui va aborder Verdi - on rêve de son Eboli, de son Azucena...
Et, comme elle semble apprécier notre langue, la Marguerite de la Damnation, entre autres, devrait être magistrale... A suivre donc !
Depuis sa Carmen au MET, filtrée par micros et médias, je n'avais qu'un désir... écouter la mezzo lettone en salle. Je m'y trouvais donc le 13 octobre dernier.
Avant de proclamer mes louanges pour la belle voix de la mezzo, je dirais ma légère déception devant le programme boîteux et incohérent où les trois grands airs de la première partie sont suivis par des espagnolades diverses, tant à l'orchestre - au demeurant fort bon - que dans les bis, qui ouvrent et ferment la seconde partie consacrée aux airs et intermezzi de Carmen. J'aurais préféré un ou deux grands airs de mezzo plus lyriques à Granada (!) & Co.
L'orchestre, très nettement supérieur aux habituelles cliques et autres orphéons que l'on entend dans ces récitals, tombe alors dans le clinquant, ce qu'il ne fait absolument pas dans les airs de répertoire. Bonne prestation donc du Prague Philharmonica lorsque son Chef, Karel Mark Chichon, dirige les pages lyriques, très attentif et à l'écoute de la soliste, mais qui se perd un peu en voulant faire du bruit et du rythme dans les morceaux plus légers.
Quant à la belle - admirablement belle - Elina, je n'ai à ma disposition que des superlatifs pour vous la présenter. La démonstration vocale est éblouissante de perfection : timbre somptueux, charnu, d'une grande tenue sur toute la tessiture (graves profonds, aigus resplendissants) ; le chant est nuancé, expressif, du piano au forte, les sons filés admirables, la voix d'une grande musicalité et le chant parfaitement articulé.
Avec un tel "matériel", ce fut un bonheur d'entendre le rare et vaillant extrait de La Pucelle d'Orléans de Tchaïkovski, l'onctueux Mon Coeur s'ouvre à ta voix de Samson et Dalila de Saint-Saëns et le très rare, également, air de la Reine de Saba de Gounod, trois grands airs qui mettent en valeur le phrasé, l'ampleur et la sensualité de cette voix magnifique.
Consacrée aux différents extraits de Carmen de Bizet, la seconde partie nous emporte avec LA Carmen du moment. On oublie très vite les trois pasodobles qui précèdent les quatre airs - habanera (avec sa première version heureusement recomposée par Bizet), les remparts de Séville, les Cartes et la Chanson Bohème - car Garanca possède la voix, le tempérament, la suavité, la sensualité... Il ne manque rien et on est sous le charme de cette voix ensorcelante.
Charme rompu, malheureusement, par les bis : Granada qui fait exulter le public (?) et deux autres espagnolades sans intérêt. Quel dommage de rester sur cette impression de gâchi !
Reste une Grande Chanteuse qui va aborder Verdi - on rêve de son Eboli, de son Azucena...
Et, comme elle semble apprécier notre langue, la Marguerite de la Damnation, entre autres, devrait être magistrale... A suivre donc !
dimanche 19 août 2012
Mon Bayreuth 2012 - 2 Les Mises en Scènes
Merci de lire les articles sur Bayreuth dans l'ordre des numéros
Les Mises en Scène
Pour ne pas vous accabler de ma colère à chaque spectacle, je vais, brièvement, traiter des mises en scènes de façon globale, mon écoute ayant été perturbée lors des trois représentations.
Du Lohengrin avec ses rats au Parsifal à trois lectures en passant par l'usine de retraitement des déchets de Tannhäuser, il n'y eut pas une seule soirée épargnée.
Le pire est atteint dans le Tannhäuser (Sebastian Baumgarten) avec son décor unique bariolé, suréclairé et surcolorié, aux costumes vulgairement criards et où, finalement, rien dans l'esprit ne nous ramène, à quelque moment que ce soit, à ne serait-ce que frôler la quintessence de l'oeuvre.
J'ai assisté à la quasi totalité de la représentation les yeux fermés, d'autant plus que la scène ne bénéficie d'aucun moment de calme, n'est jamais sans mouvement et que ces déplacement incessants nuisent à la concentration. Si Wagner - qui a lui même écrit ses livrets - a laissé des "blancs", il me semble que c'est pour que le spectateur profite au mieux de son génie musical... ?
Dans Lohengrin (Hans Neuenfels), une fois passée la première répulsion pour les rats et décroché à la diffusion des vidéos tentant de nous expliquer la mutation de l'espèce "rongeurs", on s'habitue à la présence très ordonnée des bestioles, l'ensemble n'étant pas totalement dénué d'esthétique. Heureusement, le plateau de chanteurs était d'un tel niveau ce soir-là que j'aie pu ne retenir que des sonorités magnifiques malgré, là également, beaucoup trop de remue-ménage.
Mon avis sur le Parsifal est très mitigé. Il est fort dommage que Stéfan Herheim ait à ce point surchargé de débris ses trois idées (c'était déjà deux de trop !) principales : l'Histoire allemande de l'avant-première guerre mondiale à l'après-seconde, le wagnérisme parallèle et la relation mère-fils avec ses douleurs partagées, outrageusement, reléguant celles d'Amfortas en arrière plan fadasse.
Quant à la fausse-bonne-idée de l'Enfant-Parsifal en costume marin et ballerines vernies lorsque l'interprète mesure 1,90 m, pèse 110 Kg et galope sur scène les mollets poilus de coureur à l'air, c'est ridicule et malséant.
Pourquoi, également, les metteurs en scène tentent-ils de nous convaincre de leur savoir en dénichant dans le texte LA phrase que personne n'a remarquée et en l'illustrant à la puissance 10, comme au second acte "les infirmières soulageront les blessés" en faisant chevaucher les soldats par les nurses de la plus vulgaire façon ? En même temps que les "Filles-Fleurs" arrangées en "putes" (était-il besoin de le préciser ?) s'occupent activement de déniaiser Parsifal...
Sans rien apporter d'intéressant ni de très novateur, cette vulgarité épaisse accentue la fracture (volontairement ?) avec les harmonies wagnériennes.
Heureusement, le lever de rideau sur les ruines fumantes d'une ville bombardée nous replace dans le contexte musical et l'assemblée des "Administrants" réinstallés dans leur certitude par le geste cicatrisant du "Pur" rend la sérénité à chacun.
Etait-il besoin d'un calice rose fluo au second acte et d'une pointe de lance pareillement éclairée au III ? Cela relevait, à mon avis, de la bande dessinée ; mais après-tout... est-il question d'autre chose dans les mises en scènes contemporaines de certains ?
Mon Bayreuth 2012 - 1 Le Festspielhaus
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Le courrier annonçant notre admission pour cette saison 2012 dans le Temple de la "Verte Colline" nous prit par surprise. La récompense de six années de patiente assiduité dans le renouvellement de la demande nous prenait de court et un temps d'intégration à l'idée nous fut nécessaire avant que nous retournions le chèque de réservation.
Les formalités annexes (voyage, logement) rapidement menées, il ne nous resta plus qu'à attendre le sept août, jour du départ.
Le huit août au matin, jour de notre premier spectacle (Lohengrin), nous allions repérer les lieux...
Le Festspielhaus
Après avoir souhaité SON Festival à Munich, Richard Wagner se décide pour cette localité de Franconnie, Bayreuth, dont il pense que l'opéra existant, construit au XVIIIème par la margravine "Wilhelmine", peut l'accueillir. Mais les dimensions et le style très roccoco ne convenant pas à l'oeuvre wagnérienne, le compositeur décide la construction d'un Palais des Festivals sur une colline au nord de la ville. Louis II de Bavière finance le projet et Wagner décide d'adapter un projet avorté de l'architecte Gottfried Semper, sans d'ailleurs lui demander son consentement...
Le 22 mai 1872, la première pierre est posée sur "La Colline Sacrée" comme la nommeront les wagnerophiles français. Wagner fait construire, parallèlement, la "Villa Wahnfried" pour loger avec sa famille.
Du 13 au 17 août 1876, a lieu l'exécution complète de la tétralogie "L'Anneau du Nibelung" (les deux derniers opéras étant donnés en création mondiale). Le Ring et Parsifal (1882) furent composés pour le Festspielhaus. Les cinq autres opéras de la maturité (Lohengrin, Le Vaisseau Fantôme, Tannhaüser, Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg et Tristan et Isolde) furent créés antérieurement dans des théâtres traditionnels.
- Le bâtiment :
L'extrême simplicité du bâtiment s'explique par l'espoir d'une construction postérieure plus aboutie, projet qui n'a jamais vu le jour.
D'une grande sobriété - presque rustique - le bâtiment en briques et en bois surprend par son aspect quelque peu austère. Là où l'on imaginait de l'élégance, l'ensemble, un peu massif, est cependant équilibré. Le portique en haut duquel la "Fanfare" de l'orchestre sonne les fins d'entractes fut ajouté ultérieurement. Dans le parc environnant on trouve bars et restaurants où le public reprend des forces entre les actes ainsi qu'une boutique et la succursale de La Poste Allemande où vos cartes reçoivent le tampon spécial du Festival... !
- La Salle :
La majeure partie des places (moins de deux mille) est répartie en amphithéâtre imitant les théâtres antiques. En arrière, quelques places en loges et un balcon. La pente et les strapontins irrégulièrement alignés permettent une vision assez correcte de la scène.
Les sièges en bois, sans accoudoir, sont assez inconfortables malgré leur mince capiton de tissu. Le festivalier averti vient muni de son coussin afin de profiter au mieux de la musique.
Le public pénètre dans la salle par des portes sur les côtés qui desservent quatre ou cinq demies-rangées. Il est donc recommandé, si la place attribuée est centrale, de ne pas attendre la dernière note de la dernière sonnerie pour regagner son siège car tout le monde attend debout, vu l'espace réduit entre les rangées, que la rangée soit pleine pour s'asseoir.
Le décor - ou plutôt l'absence de décor - de la salle est dépouillé et assez tristounet dans ses tons de beige délavé que quelques guirlandes fleuries tentent d'égayer. Six cloisons s'avancent entre chaque porte et supportent les éclairages. Elles ont une importance dans le confort acoustique du lieu. Et, puisqu'on en parle...
- L'acoustique :
C'est la marque du Festspielhaus et c'est l'élément qui m'a le plus impressionnée malgré l'idée que j'en avais pour en avoir beaucoup entendu parler.
De multiples raisons à cela :
- les matériaux utilisés dans la construction du théâtre, principalement la brique et le bois
- les dimensions réduites et équilibrées de l'ensemble
- l'enfouissement de la fosse d'orchestre sous la scène et sous une planche, ne laissant voir aux chanteurs que le Chef
- le "passage" des voix vers la salle, même venues du fond de la scène grâce à la structure qui réverbère et mixe le tout (orchestre et voix) pour le rendre homogène.
Je me demande alors pourquoi ce modèle, d'une grande simplicité, n'a-t-il pas été appliqué dans les salles de concert ou d'opéra modernes ?
Pourquoi continuer de construire des salles immenses, en béton armé, plastique et tissu où le son va se perdre dans des hauteurs vertigineuses et ne nous parvient qu'appauvri et dénaturé ?
Indépendemment d'une trop grande fréquence des rôles successifs, pourquoi les voix de nos chanteurs actuels sont-elles si fragiles si ce n'est de chanter dans des lieux inappropriés aux dimensions extravagantes ? On a l'impression qu'ils n'ont pas "de coffre" malgré une meilleure technique ; alors d'où vient cette sensation d'une moindre ampleur sinon qu'il leur faut :
- passer une fosse parfois immense (Bastille, Vienne...)
- emplir un espace démesuré pour atteindre les oreilles des spectateurs du dernier rang du dernier balcon ?
Mon Bayreuth 2012 - 3 Impressions Musicales
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Impressions musicales
Lohengrin
Le 8 août, je goûtai pour la première fois à la magie du lieu. Et je fus, musicalement, gâtée. Sous la baguette enlevée et énergique d'Andris Nelsons, l'Orchestre et les Choeurs me portèrent au-delà même de mes espérances. Je vous épargne les superlatifs mais c'était Grandiose !La distribution, d'une belle homogénéité et d'un haut niveau de talent, m'a permis de savourer chaque mesure de cette oeuvre.
Samuel Youn est un Hérault au timbre sombre et à la voix ample.
L'Ortrud de Susan Maclean ravit par son engagement, son timbre velouté, quelques aigus un peu tendus pondèrent la première très bonne impression mais l'ensemble est très beau.
Le baryton Thomas J. Mayer est un excellent Friedrich von Telramun au style impeccable ; lui aussi très concerné, la tessiture lui convient parfaitement et la clouleur du timbre est belle.
Wilhelm Schwinghammer est le plus effacé de la distribution sans toutefois démériter dans le rôle du roi Heinrich. Le timbre n'est pas d'une grande qualité mais l'ensemble est solidement interprété, avec style.
Annette Dasch est une Elsa toute de doutes et de fragilité. Aucune faille dans le chant,les aigus sont limpides, le timbre aérien et le style parfait.
Klaus Florian Vogt est, après Jonas Kaufmann et avec des qualités très différentes, voire opposées, le ténor qui m'a le plus impressionnée ces dernières années. J'ai été frappée par l'excellence de son placement de voix que ce soit dans ses parties piano ou dans les longues phrases forte. Aucune faille, pas de détimbrage, une projection idéale. Dans cet espace où chaque note nous parvient avec une grande netteté, la pureté de cette voix est saisissante. Probablement due à la sonorité argentée de son timbre, cette impression convient parfaitement au personnage de Lohengrin. J'ai écouté à la suite sur Youtube l'air final "in fernem Land" par les deux ténors et le ressenti est très éloigné d'une voix à l'autre sans que je puisse trancher sur ma préférence entre l'argent et le bronze des deux timbres. Les qualités de chant et de style sont identiques mais rien n'est pareil.
Scéniquement, K.F. Vogt est l'exacte représentation du "Fils de Parsifal".
L'ovation du public - la plus enthousiaste et la plus démonstrative - à l'issue de la représentation a salué bruyamment (avec claquements de pieds) ce Lohengrin.
Tannhäuser
Il fallait tout le talent des choristes, musiciens et solistes, dans la magnifique sonorité du lieu, pour oublier le hideux décor de cet opéra.Sous la baguette de Christian Thielemann, l'orchestre délivre de belles sonorités et le rythme est, globalement, allant avec de belles couleurs et lyrisme. Le choeur toujours magistral.
Torsten Kerl est un Tannhäuser assez terne. Le timbre est quelconque et l'aigu peu sûr, tout en force. Une pâleur que l'on retrouve scéniquement.
La Vénus de Michelle Breedt peine également dans l'aigu mais le timbre est intéressant.
Camilla Nylund possède un très joli timbre, une voix aérienne, pas très volumineuse mais très bien placée. Son Elisabeth est particulièrement émouvante.
Michael Nagy |
Quoique secondaires, les rôles de Hermann par Günther Groissböck, Walther par Lothar Odinius et, acclamé par le public, Michael Nagy dans Wolfram sont à mentionner particulièrement par leur talent. Nagy possède un beau timbre de baryton, sombre, une voix ample au style parfait, beaucoup de présence.
Une distribution homogène d'un bon niveau mais dont je ne me souviendrai que par rapport au lieu.
Parsifal
Ceux d'entre-vous qui ont eu le loisir et le courage de résister aux outrances scéniques, probablement augmentées par les plans rapprochés de la caméra, ont pu profiter de ce "Parsifal" retransmis en léger différé sur Arte.Une très belle distribution où, là encore, le rôle titre ne se taille pas la meilleur part, tout en demeurant plus présent vocalement que T. Kerl dans Tannhäuser.
Moins aride et rocailleux aussi, Burkhard Fritz semble peiner dans on duo avec Kundry à la fin du second acte. Au III, il offre cependant un monologue puissant.
Moins à l'aise que dans Ortrud, Susan Maclean a une légère tendance à "tuber" certains graves et connait quelques déboires avec ses aigus. Le velours du timbre en souffre malheureusement et l'ensemble est assez inégal.
Scéniquement très émouvant malgré les "trucs" environnants de la mise en scène, Detlef Roth est un Amfortas solide. Le timbre est ample, la voix large.
Thomas Jesatko a fière allure dans son costume de "Marlène" plus ange noir qu'"Ange-Bleu" ; il fallait bien sa silhouette longiligne et ses très belles et longues jambes pour n'être pas ridicule en bas noirs et porte-jarretelle dans le rôle de Klingsor ! Vocalement également il est très crédible. Pas d'énormes moyens mais une parfaite maîtrise de sa technique, un timbre agréable et beaucoup d'aisance.
Une belle ovation du public - à laquelle je participai - fut la récompense de la très belle interprétation de Kwangchul Youn dans Gurnemanz. Un timbre sombre et sonore, une ligne impeccable, une énorme présence.
Le frisson fut garanti par l'unité, la puissance et la musicalité du choeur.
Philippe Jordan a su faire une entrée remarquable et remarquée dans le temple W, réussissant à imprégner sa clarté, sa souplesse sans ôter le solennel et tout en s'appropriant magnifiquement la particularité de l'acoustique du lieu. Il a reçu, lui aussi, un chaleureux accueil du public.
Conclusion
Et voilà ! C'est la tête pleine de sonorités graves et lyriques, de sonneries et de choral flamboyant que je suis revenue.
La chance - après six ans d'attente seulement - a permis que je participe à cette saison 2012 du Festival de Bayreuth, encore valide et les oreilles parfaitement en état pour en percevoir toute la magie.
Je garde au coeur des émotions particulières et remarquables, intenses, et à l'esprit des souvenirs incroyablement riches et incomparables.
jeudi 12 juillet 2012
Impressions d'automne
Non, je ne vais pas vous parler de météo...
Dernière représentation de la production de "Arabella" à l'Opéra Bastille ce mardi 9 juillet où, par ailleurs, France 2 retransmettait "La Bohème" de Puccini en direct des Chorégies d'Orange.
Richard Strauss termine la composition de Arabella alors que son librettiste (Hugo von Hofmannsthal) n'est plus de ce monde depuis 1929. La création a lieu à Dresde en 1933 et est immédiatement bien accueillie. L'intrigue en est à la fois simple et touffue : une jeune fille fait languir maints soupirants en attendant le grand Amour. Sa famille, ruinée, a travesti sa soeur cadette en garçon afin de pouvoir mieux marier l'aînée dans l'espoir de redorer son blason. Ayant pris connaissance d'un courrier destiné à son défunt père et du portrait d'Arabella qui y était joint, Mandryka - hypnotisé par l'image d'Arabella - débarque à Vienne de ses Carpathes natales. Dès leur mise en présence, l'Amour illumine les deux personnages, cependant qu'un des soupirants, Matteo, se lamente et se confie à Zdenka qu'il croit son meilleur ami. Cette dernière, amoureuse de cet "ami très cher", s'offrira à lui en se faisant passer pour sa soeur. Quiproquo qui jettera la confusion la plus totale dans l'action jusqu'à un dénouement heureux de l'affaire ; assez rare à l'opéra pour être signalé.
Musicalement, l'oeuvre de Richard Strauss tient du "Rosenkavalier" et de "Ariadne auf Naxos". Une belle partition admirablement dirigée par Philippe Jordan qui tiendra son orchestre sous boisseau, dans la légèreté, toute la première partie et libérera les subtilités plus sonores dans la seconde, avec un beau lyrisme.
Marco Arturo Marelli plante un beau décor aux tonalités bleutée, assorties aux robes de l'héroïne. La piste tournante et les ouvertures diverses offriront autant de passages aux protagonistes pour les nombreuses entrées/sorties de scène. Débarrassé des clinquants accessoires XVIIIème, l'espace laisse le champ à une belle direction d'acteurs. Bonne idée également la multiplication d'Arabella valsant pendant que son adorateur la cherche. La note de couleurs plus vibrantes est mise dans l'apparition de "Milli des Cochers", soprano léger dont le rôle n'est pas sans rappeler la "Zerbinetta" d'Ariadne. La voix, petite mais très bien projetée, de Iride Martinez assure ce rôle avec aisance.
Les parents, douteux et désolés, sont très bien campés par Doris Soffel (mezzo) et Kurt Rydl (baryton-basse).
Joseph Kaiser, jeune baryton, est un Matteo très crédible, de même que Genia Kühmeier qui joua et chanta avec justesse et émotion le rôle délicat de Zdenka.
Le baryton Michael Volle est la très bonne surprise de cette distribution dans le rôle de Mandryka. La voix est large, le timbre coloré, le style et la prononciation parfaits. Il est ce personnage à la fois bourru, naïf et attachant et ne manque pas, parmi les traits appuyés du personnage de comédie, de chanter avec beaucoup de legato et d'élégance les mesures les plus lyriques.
La tête d'affiche de cette production était la soprano américaine, Renée Fleming, très attendue à l'ONP depuis l'arrivée de Nicolas Joel à la direction.
Au physique et à la présence scénique, la belle Renée demeure sans doute, à 57 ans, une des plus crédibles Arabella.
Vocalement, on peut regretter que le médium se perde un peu dans les sonorités de l'orchestre et passe difficilement la fosse dans la première partie. La seconde partie en revanche, plus légère, permet à la chanteuse de déployer tout son art et la suavité de don beau timbre. On perçoit cependant, malgré des aigus parfaitement placés et toujours très enrobés et crémeux, une pointe d'acidité dans les notes de passage. Comme un léger parfum d'automne s'instillant dans cette voix qui nous donna certainement davantage de bonheur qu'elle ne nous en donnera...
Dernière représentation de la production de "Arabella" à l'Opéra Bastille ce mardi 9 juillet où, par ailleurs, France 2 retransmettait "La Bohème" de Puccini en direct des Chorégies d'Orange.
Richard Strauss termine la composition de Arabella alors que son librettiste (Hugo von Hofmannsthal) n'est plus de ce monde depuis 1929. La création a lieu à Dresde en 1933 et est immédiatement bien accueillie. L'intrigue en est à la fois simple et touffue : une jeune fille fait languir maints soupirants en attendant le grand Amour. Sa famille, ruinée, a travesti sa soeur cadette en garçon afin de pouvoir mieux marier l'aînée dans l'espoir de redorer son blason. Ayant pris connaissance d'un courrier destiné à son défunt père et du portrait d'Arabella qui y était joint, Mandryka - hypnotisé par l'image d'Arabella - débarque à Vienne de ses Carpathes natales. Dès leur mise en présence, l'Amour illumine les deux personnages, cependant qu'un des soupirants, Matteo, se lamente et se confie à Zdenka qu'il croit son meilleur ami. Cette dernière, amoureuse de cet "ami très cher", s'offrira à lui en se faisant passer pour sa soeur. Quiproquo qui jettera la confusion la plus totale dans l'action jusqu'à un dénouement heureux de l'affaire ; assez rare à l'opéra pour être signalé.
Musicalement, l'oeuvre de Richard Strauss tient du "Rosenkavalier" et de "Ariadne auf Naxos". Une belle partition admirablement dirigée par Philippe Jordan qui tiendra son orchestre sous boisseau, dans la légèreté, toute la première partie et libérera les subtilités plus sonores dans la seconde, avec un beau lyrisme.
Marco Arturo Marelli plante un beau décor aux tonalités bleutée, assorties aux robes de l'héroïne. La piste tournante et les ouvertures diverses offriront autant de passages aux protagonistes pour les nombreuses entrées/sorties de scène. Débarrassé des clinquants accessoires XVIIIème, l'espace laisse le champ à une belle direction d'acteurs. Bonne idée également la multiplication d'Arabella valsant pendant que son adorateur la cherche. La note de couleurs plus vibrantes est mise dans l'apparition de "Milli des Cochers", soprano léger dont le rôle n'est pas sans rappeler la "Zerbinetta" d'Ariadne. La voix, petite mais très bien projetée, de Iride Martinez assure ce rôle avec aisance.
Les parents, douteux et désolés, sont très bien campés par Doris Soffel (mezzo) et Kurt Rydl (baryton-basse).
Joseph Kaiser, jeune baryton, est un Matteo très crédible, de même que Genia Kühmeier qui joua et chanta avec justesse et émotion le rôle délicat de Zdenka.
Le baryton Michael Volle est la très bonne surprise de cette distribution dans le rôle de Mandryka. La voix est large, le timbre coloré, le style et la prononciation parfaits. Il est ce personnage à la fois bourru, naïf et attachant et ne manque pas, parmi les traits appuyés du personnage de comédie, de chanter avec beaucoup de legato et d'élégance les mesures les plus lyriques.
La tête d'affiche de cette production était la soprano américaine, Renée Fleming, très attendue à l'ONP depuis l'arrivée de Nicolas Joel à la direction.
Au physique et à la présence scénique, la belle Renée demeure sans doute, à 57 ans, une des plus crédibles Arabella.
Vocalement, on peut regretter que le médium se perde un peu dans les sonorités de l'orchestre et passe difficilement la fosse dans la première partie. La seconde partie en revanche, plus légère, permet à la chanteuse de déployer tout son art et la suavité de don beau timbre. On perçoit cependant, malgré des aigus parfaitement placés et toujours très enrobés et crémeux, une pointe d'acidité dans les notes de passage. Comme un léger parfum d'automne s'instillant dans cette voix qui nous donna certainement davantage de bonheur qu'elle ne nous en donnera...
jeudi 28 juin 2012
Une étoile lyrique est née...
Je souhaite vous faire partager mon enthousiasme pour la très belle voix du très jeune (23 ans) baryton-basse canadien Philippe Sly qui vient de remporter le premier prix du Concours Musical International de Montréal.
Qu'un chanteur de cet âge possède à ce point une telle maturité vocale, stylistique et une telle ligne de chant, avec en prime un timbre d'une grande qualité est assez incroyable pour être signalé.
Je vous invite à écouter (et réécouter) l'émission du samedi 23/06 de Gaëlle Le Gallic sur France Musique "Concert de midi et demi, Jeunes Interprètes" en suivant le lien ci-après : http://sites.radiofrance.fr/francemusique/_c/php/emission/popupMP3.php?e=90000064&d=515000519.
Vous y entendrez également le second et le troisième prix de ce concours, une mezzo-soprano suisse et un baryton américain, excellents également tous les deux.
Ne manquez pas non plus la prochaine émission de samedi (30/06 à 12h30) qui sera consacrée au jeune chanteur Québecquois venu donner un concert dans les locaux de Radio-France.
Qu'un chanteur de cet âge possède à ce point une telle maturité vocale, stylistique et une telle ligne de chant, avec en prime un timbre d'une grande qualité est assez incroyable pour être signalé.
Je vous invite à écouter (et réécouter) l'émission du samedi 23/06 de Gaëlle Le Gallic sur France Musique "Concert de midi et demi, Jeunes Interprètes" en suivant le lien ci-après : http://sites.radiofrance.fr/francemusique/_c/php/emission/popupMP3.php?e=90000064&d=515000519.
Vous y entendrez également le second et le troisième prix de ce concours, une mezzo-soprano suisse et un baryton américain, excellents également tous les deux.
Ne manquez pas non plus la prochaine émission de samedi (30/06 à 12h30) qui sera consacrée au jeune chanteur Québecquois venu donner un concert dans les locaux de Radio-France.
Une "Perle" pêchée à l'Opéra Comique
Du très sobre décor tout en ciel et en plage, rappelant très vaguement une peinture de Zao Wou-ki (dans les moins colorées d'entre-elles) et plongeant du fond vers l'avant-scène en toboggan, rien ne vient distraire l'attention du spectateur de cette représentation des Pêcheurs de Perles.
Et ce n'est pas l'absence totale de direction d'acteurs ni l'utilisation des choristes comme "Choeur Antique" et non comme intervenants, qui nous distraient du texte de ce livret, somme toute assez banal : deux amis (Zurga et Nadir) amoureux de la même prêtresse (Léila).
De l'oeuvre de Bizet, composée en trois semaines dans sa vingt-cinquième année, je gardais un souvenir chargé de nostalgie et ma crainte d'un éventuel désenchantement me saisit aux premières notes. Mais non. Préludant l'écriture de sa Carmen, Bizet compose une partition où airs, duos, ensembles et surtout, le Choeur, nous proposent tout son art de la mélodie. L'orchestration n'est pas en reste et, quoique dirigé trop souvent trop lentement par le jeune chef britannique Leo Hussain, le Philharmonique de Radio-France sonne bien et l'ensemble est cohérent.
Il faut bien reconnaître, également, que la quarantaine de choristes qui compose l'ensemble "Accentus" manque là, singulièrement, de "punch", ou si vous préférez, de lyrisme. Certes plus habitués aux oratorios baroques et autres messes, ils ouvrent et ferment la bouche à l'unisson, produisent des sons uniformes, mais manquent totalement d'inspiration lyrique et de présence scénique.
Cette dernière ne leur est d'ailleurs pas demandée par le metteur en scène japonais, Yoshi Oida, pas plus qu'aux solistes. Et si la chorégraphie - à mi chemin du mime - propulsant en ralenti les danseurs-pêcheurs dans des plongeons expressifs, illustre la tâche des hâbitants de ce village de Ceylan, la répétition des mouvements ne comble pas le vide.
Les solistes occupent donc l'espace sonore avec des fortunes diverses. Le jeune ténor russe Dmitry Korchak n'est pas à la hauteur de la tâche dans le rôle de Nadir. Timbre clair (trop), technique insuffisante, manque d'engagement. Des rôles du baroque lui conviennent sans doute mieux, encore que les aigus soient souvent trop ouverts.
Le baryton français André Heyboer, lui, chante avec style, un beau timbre et une bonne prononciation. Le volume, dans cette salle aux dimensions pourtant tout à fait "humaines", est cependant un peu trop modeste.
Le bonheur de cette production vient, incontestablement de la perle venue de Bulgarie : Sonya Yoncheva. Jeune soprano au physique des plus agréables, elle parcourt cette partition avec une facilité déconcertante, son beau timbre se jouant des embûches, des vocalises, de la ligne, du style, des aigus...
Le tout est solide et ample et, pour le coup, on aimerait un collier tout entier... retenez son nom, je pense qu'on la reverra sur les scènes lyriques.
A noter dans vos tablettes que France Musique diffusera ce concert le 4 septembre prochain à 20 h 00.
Et ce n'est pas l'absence totale de direction d'acteurs ni l'utilisation des choristes comme "Choeur Antique" et non comme intervenants, qui nous distraient du texte de ce livret, somme toute assez banal : deux amis (Zurga et Nadir) amoureux de la même prêtresse (Léila).
De l'oeuvre de Bizet, composée en trois semaines dans sa vingt-cinquième année, je gardais un souvenir chargé de nostalgie et ma crainte d'un éventuel désenchantement me saisit aux premières notes. Mais non. Préludant l'écriture de sa Carmen, Bizet compose une partition où airs, duos, ensembles et surtout, le Choeur, nous proposent tout son art de la mélodie. L'orchestration n'est pas en reste et, quoique dirigé trop souvent trop lentement par le jeune chef britannique Leo Hussain, le Philharmonique de Radio-France sonne bien et l'ensemble est cohérent.
Il faut bien reconnaître, également, que la quarantaine de choristes qui compose l'ensemble "Accentus" manque là, singulièrement, de "punch", ou si vous préférez, de lyrisme. Certes plus habitués aux oratorios baroques et autres messes, ils ouvrent et ferment la bouche à l'unisson, produisent des sons uniformes, mais manquent totalement d'inspiration lyrique et de présence scénique.
Cette dernière ne leur est d'ailleurs pas demandée par le metteur en scène japonais, Yoshi Oida, pas plus qu'aux solistes. Et si la chorégraphie - à mi chemin du mime - propulsant en ralenti les danseurs-pêcheurs dans des plongeons expressifs, illustre la tâche des hâbitants de ce village de Ceylan, la répétition des mouvements ne comble pas le vide.
Les solistes occupent donc l'espace sonore avec des fortunes diverses. Le jeune ténor russe Dmitry Korchak n'est pas à la hauteur de la tâche dans le rôle de Nadir. Timbre clair (trop), technique insuffisante, manque d'engagement. Des rôles du baroque lui conviennent sans doute mieux, encore que les aigus soient souvent trop ouverts.
Le baryton français André Heyboer, lui, chante avec style, un beau timbre et une bonne prononciation. Le volume, dans cette salle aux dimensions pourtant tout à fait "humaines", est cependant un peu trop modeste.
Le bonheur de cette production vient, incontestablement de la perle venue de Bulgarie : Sonya Yoncheva. Jeune soprano au physique des plus agréables, elle parcourt cette partition avec une facilité déconcertante, son beau timbre se jouant des embûches, des vocalises, de la ligne, du style, des aigus...
Le tout est solide et ample et, pour le coup, on aimerait un collier tout entier... retenez son nom, je pense qu'on la reverra sur les scènes lyriques.
A noter dans vos tablettes que France Musique diffusera ce concert le 4 septembre prochain à 20 h 00.
dimanche 17 juin 2012
Ellene Masri au Sunset
Le célèbre club de la Rue des Lombards accueillait vendredi soir la très belle Ellene Masri, chanteuse au talent prometteur.
Si le physique de la belle brune au magnifique regard d'eau nous accroche dès le premier moment, ce n'est certes pas là son seul atout. Ellene Masri chante bien, très bien même et son timbre à la fois conquérant et doux nous charme tout au long des deux sets de son concert.
Les musiciens qui l'accompagnent sont très talentueux, surtout Benjamin Petit au saxophone et à la flûte traversière.
Ils ont interprèté l'ensemble des titres de l'album que vous trouverez bientôt dans les bacs.
De jeunes talents à suivre...
Si le physique de la belle brune au magnifique regard d'eau nous accroche dès le premier moment, ce n'est certes pas là son seul atout. Ellene Masri chante bien, très bien même et son timbre à la fois conquérant et doux nous charme tout au long des deux sets de son concert.
Les musiciens qui l'accompagnent sont très talentueux, surtout Benjamin Petit au saxophone et à la flûte traversière.
Ils ont interprèté l'ensemble des titres de l'album que vous trouverez bientôt dans les bacs.
De jeunes talents à suivre...
Du Lycée Henri IV à l'église Saint-Etienne-du-Mont
On ne rate pas l'opportunité de visiter un lieu habituellement fermé à la curiosité. J'ai donc suivi Agnès le long des cours et couloirs du très beau et vaste Lycée Henri IV à Paris.
A l'emplacement de l'actuelle rue Clovis - où se trouve situé l'entrée du Lycée - s'élevait l'ancienne abbatiale de l'Abbaye Sainte-Geneviève, instituée par Clovis et Clotilde en 502.
L'établissement d'enseignement actuel occupe ce qui subsiste des bâtiments des XIIème et XVIIIème siècles de l'Abbaye : l'ancien clocher - dit "Tour Clovis" aujourd'hui - surplombe l'ensemble, l'actuelle chapelle en était le réfectoire et les différentes bibliothèques du Lycée occupent une partie des bâtiments conventuels. Ceux-ci auraient d'ailleurs bien besoin d'être restaurés (plafonds, coupole et stucs...) ; sans doute les dons de mécènes généreux seraient-ils les bienvenus. Qu'on se le dise !
L'établissement accueille aujourd'hui près de 2500 élèves répartis entre le Collège et le Lycée + les classes Prépa. La moyenne de réussite au baccalauréat est spectaculaire puisqu'elle atteint 100 % presque tous les ans... !
De l'autre côté de la rue Clovis, s'élève l'église Saint-Etienne-du-Mont. La reconstruction de l'édifice d'origine s'impose au XVème siècle et les travaux de l'abside et du clocher sont ébauchés en 1494. Sa construction s'étalera jusqu'en 1626. Les Grandes Orgues sont installées en 1636 et une nouvelle chaire en 1651.
Le magnifique jubé - le seul subsistant dans une église parisienne - est construit entre 1530 et 1537. La première pierre de la façade est posée par Marguerite de Valois (la Reine Margot) en 1610.
L'église abrite la Châsse de Sainte-Geneviève, vide de ses restes brûlés sous la Révolution. On y trouve également les dépouilles de Pierre Perrault (le père du Conteur), du peintre Eustache Le Sueur, de Blaise Pascal, de Jean Racide et d'Isaac Lemaistre de Sacy.
La visite de cette église s'impose si vous sillonnez ce très ancien quartier de Paris.
A l'emplacement de l'actuelle rue Clovis - où se trouve situé l'entrée du Lycée - s'élevait l'ancienne abbatiale de l'Abbaye Sainte-Geneviève, instituée par Clovis et Clotilde en 502.
L'établissement d'enseignement actuel occupe ce qui subsiste des bâtiments des XIIème et XVIIIème siècles de l'Abbaye : l'ancien clocher - dit "Tour Clovis" aujourd'hui - surplombe l'ensemble, l'actuelle chapelle en était le réfectoire et les différentes bibliothèques du Lycée occupent une partie des bâtiments conventuels. Ceux-ci auraient d'ailleurs bien besoin d'être restaurés (plafonds, coupole et stucs...) ; sans doute les dons de mécènes généreux seraient-ils les bienvenus. Qu'on se le dise !
L'établissement accueille aujourd'hui près de 2500 élèves répartis entre le Collège et le Lycée + les classes Prépa. La moyenne de réussite au baccalauréat est spectaculaire puisqu'elle atteint 100 % presque tous les ans... !
De l'autre côté de la rue Clovis, s'élève l'église Saint-Etienne-du-Mont. La reconstruction de l'édifice d'origine s'impose au XVème siècle et les travaux de l'abside et du clocher sont ébauchés en 1494. Sa construction s'étalera jusqu'en 1626. Les Grandes Orgues sont installées en 1636 et une nouvelle chaire en 1651.
Le magnifique jubé - le seul subsistant dans une église parisienne - est construit entre 1530 et 1537. La première pierre de la façade est posée par Marguerite de Valois (la Reine Margot) en 1610.
L'église abrite la Châsse de Sainte-Geneviève, vide de ses restes brûlés sous la Révolution. On y trouve également les dépouilles de Pierre Perrault (le père du Conteur), du peintre Eustache Le Sueur, de Blaise Pascal, de Jean Racide et d'Isaac Lemaistre de Sacy.
La visite de cette église s'impose si vous sillonnez ce très ancien quartier de Paris.
samedi 16 juin 2012
Concert à Héricy
Il y a déjà une semaine, je suis allée assister au concert donné dans la très belle église du XIIIème, Sainte-Geneviève d'Héricy (Seine et Marne) par l'Orchestre Philharmonique du Pays de Fontainebleau et la Chorale "A Travers Chants" de Villiers sous Grez (toujours en Seine et Marne).
Le programme, entièrement consacré à Beethoven, nous offrait la Symphonie n° 3 dite "Héroïque". L'OPPF, emmené par la baguette énergique de son chef, Fabrice Fortin, nous a grattifiés d'une interprétation enlevée, aux accents tour à tour fougueux et mélodieux de la partition de L. Van Beethoven. Les tempi sont vifs et l'ensemble bien maîtrisé. Une belle performance pour cet orchestre dans les pupitres duquel on trouve des pro et des amateurs et qui ne répètent qu'une fois par semaine.
En seconde partie, le chef et l'orchestre, augmenté de la chorale "A Travers Chants" et d'un quatuor de chanteurs solistes, nous interprétaient "La Messe en Ut" op.86.
Jasmina Varallo, soprano, Pauline Leroy, mezzo-soprano, Florent Thioux, ténor et Jérémie Delvert, basse, ont mis tout leur talent au service de cette partition de Beethoven qui, dans toute son oeuvre n'a pas vraiment favorisé les voix.
Je salue l'excellente interprétation de l'ensemble choral, résultat du travail effectué sous la direction de son chef, Bernard Leroy.
Fabrice Fortin a, là encore, su mettre en évidence les qualités de ses musiciens, des chanteurs et des solistes dans l'exécution des cinq parties de cette oeuvre.
Bravo à tous !
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