mardi 9 juin 2015

Orchestre de Paris - Philharmonie de Paris - 28 mai 2015

Philharmonie de Paris
Se retrouver, ce soir-là, pour la première fois dans la salle de la Philharmonie de Paris alors qu'on ne savait pas, le matin même, que cela serait, fait partie des heureux évènements d'une journée.

Je ne peux pas dire que l'arrivée devant le bâtiment de Jean Nouvel fut un émerveillement... De loin, cette structure grisâtre de prismes irréguliers imbriqués les uns aux autres, genre légo mal assemblé, parait sale et triste. De près, l'ensemble n'apparaît pas plus heureux malgré les vols d'oiseaux figurés sur les parois.
Philharmonie de Paris
Une série d'escalators débouche sur une terrasse, en plein vent ce soir-là, nous livrant une vue tristounette sur le périf et permettant l'accès aux portes du hall.





Un grand hall très impersonnel, sans décoration, où siègent de part et d'autre guichets et billetterie. Les accès à la salle sont de la même eau, en moins clair.








Et passé le seuil d'entrée de la salle, on se trouve, comme par prodige, dans un grand espace bien éclairé au centre duquel l'orchestre doit se placer. Tout autour et jusqu'en haut, des volutes s'étirent en vagues qui se superposent, balcons au coeur desquels le public s'installe.



Ce n'est pas révolutionnaire mais les lignes arrondies apportent de l'élégance à l'ensemble.

Très bien, me direz-vous. Et la musique alors ?... M'y voici :


Au programme, l'Orchestre de Paris, son chef Paavo Järvi, le concerto n° 1 pour violon de Max Bruch avec Renaud Capuçon et la Symphonie n° 5 de Gustav Mahler (vous savez, celle de "Mort à Venise").

Grâce au son du Guarnerius de Renaud Capuçon et sous l'archet du grand violoniste, j'ai pris plaisir à découvrir les trois mouvements de ce concerto. Un premier en forme de prélude (Vorspiel) sur un Allegro moderato vigoureux nous porte jusqu'à un Adagio séduisant et romantique. Le final Allegro energico nous embarque sur des tonalités dansantes à la hongroise. Une oeuvre intéressante mais qui ne m'a pas émue comme le font les concertos de Mendelssohn, Brahms ou Beethoven. En l'absence de point de comparaison et n'étant pas spécialiste de l'art du violon, je suppose néanmoins que l'interprétation de Renaud Capuçon, très virtuose, a été magnifique.

Paavo Järvi

En seconde partie, Paavo Järvi dirigeait son Orchestre de Paris au grand complet, dans la foisonnante 5ème de Mahler. Dans l'orchestration très dense du compositeur viennois, les deux premiers mouvements égrènent des sonorités sombres, envoûtantes. L'Adagietto qui suit apporte une bouffée de fraîcheur. Les sons sont suspendus et transportent l'esprit vers des sommets plus enchantés. Le 4ème mouvement, s'il ne retombe pas complètement dans la pesanteur des deux premiers, n'apporte pas vraiment d'éclaircie dans l'esprit mahlérien.


J'ai trouvé l'interprétation de l'orchestre très appliquée. Les sonorités sont belles et tout est bien en ordre. J'aurais, personnellement, aimé un peu plus de profondeur, un souffle un peu plus échevelé, l'exposition d'un réel projet de la part de Paavo Järvi.

En résumé, une première soirée dans cette salle de concert dans laquelle je ne reviendrai qu'épisodiquement, à la faveur de certaines grandes affiches.

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