Pour l'avoir entendu dans les opéras de Richard Wagner, je n'imaginai pas que la belle et puissante voix du baryton-basse Franz-Josef Selig puisse, à ce point, moduler de si belles nuances dans le lied allemand. Eh bien, je me trompai !
Le choix des oeuvres proposées était très judicieux. Avec des lieder moins connus du répertoire, que ce soit dans les oeuvres de Schubert (même s'il y eut des extraits du
Schwanengesang (Le chant du Cygne)), de Wolf, de R. Strauss ou de Rudi Stephan, l'ensemble s'articulait dans une ambiance plutôt sombre et onirique, dramatique aussi, lyrique parfois, mélancolique souvent, tout ce qui sied au romantisme allemand.
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Gerold Huber |
Superbement emmené et soutenu par le talent de
Gerold Huber, son pianiste,
Franz-Josef Selig a démontré que l'on peut domestiquer une grande voix ! Si nous avons profité de toute la profondeur de son timbre de basse et de toute la puissance dont il est capable, le chanteur a, pour servir ces mélodies, réussi à trouver une émission tout en demi-teinte, mais sans détimbrer, pour exprimer toutes les nuances voulues par les compositeurs et par les poètes. Les mots justement, grâce à une belle articulation, ont sonné juste.
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Franz-Josef Selig |
Ajouterai-je que la ligne de chant fut d'une extrême stabilité, que le style fut des meilleurs et que chaque compositeur fut magnifiquement servi. Un très beau concert, salué chaleureusement par le public enthousiaste qui n'a, malheureusement, pas rempli l'hémicycle de l'amphithéâtre de Bastille... Force est de constater que les français boudent toujours le récital de lieder.
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