dimanche 30 mars 2014

Le Chevalier à la Rose au Théâtre des Champs-Elysées

Nous avions laissé Sophie Koch samedi 15 en Charlotte au MET. Nous la retrouvions le 18 au TCE dans le rôle titre du Chevalier à la Rose de Richard Strauss.

Sans une salle comble d'un public averti, particulièrement attentif, c'est une version de concert de la production du Bayerische Staatsoper qui nous était proposée.

L'orchestre et les choeurs de l'Opéra de Munich étaient placés sous la direction de Kirill Petrenko, autrichien d'adoption. Très remarqué, cet été à Bayreuth où il a magnifiquement dirigé le Ring, ce chef de 42 ans est à présent le directeur musical de l'Opéra de Munich. Il nous offre ici une direction perlée et éblouissante, particulièrement attentive aux détails de la partition, en particulier les bois et les cuivres, très attentif aussi aux chanteurs.


Martin Gantner nous révèle un Faninal au beau timbre de baryton, personnage très vite dépassé par les évènements dont il est l'auteur dans sa quête d'une identité plus respectable.


Peter Rose
, basse britannique, est un magnifique baron Ochs.
La voix idéale d'abord, charnue et sonore
mais colorée, comme il convient. Il incarne avec justesse et cocasserie ce personnage un peu lourdaud mais qui, cependant, reste conscient de sa caste.






La soprano allemande, Christiane Karg, remplaçante, nous a réjouis dans le rôle de Sophie, par sa très belle voix, légère, aux aigus très sûrs et au médium sonore et bien timbré.






Soile Isokoski est une Maréchale de choix. Son timbre et son style font penser à la grande Schwarzkopf. Son interprétation est bouleversante et c'est avec une grande émotion qu'on la voit sortir après le trio final, mêlant fiction et réalité, en quittant une scène où, peut-être, nous ne l'entendrons plus aussi performante à beaucoup d'occasion.

Sophie Koch, une des spécialistes du rôle d'Octavian actuellement, a été en tout point parfaite tant vocalement qu'émotionnellement. La voix se déploie sur toute la tessiture du rôle, sans faille, et toutes les intonations, tout le style, à la fois la jeunesse du personnage et la force de ses sentiments, les forte, les aigus, les piani... Plus aucune réserve par rapport à la Charlotte du MET.

Il convient de préciser que cette version de concert valait et de beaucoup, certaines des versions scéniques auxquelles j'ai assisté. Chaque chanteur était investi et sut, sans aucun artifice ni accessoire, représenter la juste émotion, la réelle incarnation de son personnage. Les secondes d'un silence TOTAL avant les premiers accords du trio final et celles qui on suivi les dernières notes à la fin, sont significatives de la densité de concentration et d'émotion du public.


            Un grand bravo à tous les artistes de cette soirée !

A réécouter sur France Musique en suivant ce lien : http://www.francemusique.fr/emission/soiree-lyrique/2013-2014/le-chevalier-la-rose-de-richard-strauss-03-29-2014-19-08 

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