samedi 1 février 2014

"Ah ! Qu'il est loin ce jour plein d'intime douceur..."

Oh oui, il est très loin ce souvenir extasié du Werther fantastique de 2010 ! Plusieurs raisons à cette grande déception.

La première et la principale, Roberto Alagna ne chantait pas ce 29 janvier à Bastille. Il n'était pas malade, il s'était simplement rendu auprès de son épouse qui accoucha, à 13 h 44 très précises, de Maléna. Heureuse vie au bébé et félicitations aux parents.

Cependant, s'il m'est permis une remarque sans choquer, une naissance on sait sauf incident neuf mois avant, à quelle période elle aura lieu. Il était donc possible de prévoir cet accouchement à Paris où d'excellentes maternités pouvaient accueillir la maman... Le papa, dans ce contexte, aurait pu tenir son engagement vis à vis de l'ONP et, surtout, vis à vis de son public. Mais non. Cela s'est passé trop loin (Pologne ?), suffisamment en tout cas pour que Roberto ne puisse pas revenir assurer son contrat.

Il a donc manqué l'essentiel à cette soirée et cela s'est ressenti jusque dans l'inattention du public.

Hélène Guillemette
Le talent d'Hélène Guillemette, Sophie au timbre aérien et à la présence joyeuse,


celui tout en style et en phrasé de Jean-François
Jean-François Lapointe
Lapointe
donnant au rôle d'Albert une grande élégance




et l'excellente prestation de Karine Deshayes, Charlotte aux volumineux aigus et au timbre plein de douceur, a qui il manque peut-être un peu d'ampleur dans les graves... tout cela n'a pas suffit pour ne pas regretter le lyrisme, le phrasé et le timbre ensoleillé de Roberto.
Karine Deshayes
Luca Lombardo



Car si Luca Lombardo, qui assuma vaillamment le périlleux remplacement du ténor français dans ce rôle si écrasant, a donné le meilleur de lui-même, ce meilleur était à des lieues des qualités requises et attendues à l'ONP.







Michel Plasson et l'Orchestre ont, lorsqu'ils n'avaient pas à s'adapter aux accélérations de tempo du ténor à bout de souffle, réussi à restituer une partie de l'atmosphère sonore qui avait su sublimer cette partition en 2010.

Quant à la très belle mise en scène de Benoît Jacquot, elle avait perdu sa rigoureuse direction d'acteurs, faite de frôlements de mains, de regards éperdus, d'attitudes passionnées et d'infinie douleur.

L'alchimie du quatuor Jacquot-Plasson-Koch-Kaufmann n'est pas transposable et je n'espérais pas revivre les mêmes sensations enivrantes. Mais je pensais en savourer d'autres, différentes et chargées de quelques émotions fortes.

L'arrivée de Maléna m'en a privée !

Benoît Jacquot
             
                      Michel Plasson












Sophie Koch

Jonas Kaufmann


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