mardi 4 octobre 2016

Les deux concerts d'ouverture de la saison

15 octobre 2016 - Allez ! C'est reparti...

Concert d'ouverture de l'orchestre de l'Opéra National de Paris : tous les extraits symphoniques de la Tétralogie de Richard Wagner sont au programme.

Toutes les forces de l'orchestre ont pris place sur le grand plateau de Bastille. Philippe Jordan entre, salue et patiente quelques secondes que le silence habite l'espace. C'est à peu près le cas lorsque les premiers sons se frayent un passage jusqu'à nos oreilles.

Le prélude de l'Or du Rhin débute par une attaque un peu hésitante du cor sur le motif du fleuve. Mais lorsque les huit cors s'emparent à leur tour de la mélodie ondoyante, leur belle sonorité se déploie largement. Puis les cordes et les bois se jettent à l'eau et les belles sonorités de l'orchestre sont lancées pour une belle interprétation de tous ces différents passages symphoniques du prologue et des trois journées (La Walkyrie, Siegfried et le Crépuscule des dieux).

C'est Anja Kampe, dans l'immolation de Brünnhilde, qui terminera ce concert en nous offrant le seul moment vocal de la soirée. Il est toujours délicat d'entrer dans la peau d'un personnage wagnérien (et pas seulement) à brûle pourpoint, surtout dans l'accomplissement final d'un long processus dont on n'a pas franchi toutes les étapes. Ce long monologue, mettant un point final à la suprématie des dieux et installant le renouveau du monde par la prédominance de l'amour, fut très honnêtement chanté.

Quant à l'orchestre de l'ONP, il a retrouvé toutes ses belles qualités au fil du concert, sa sonorité, sa clarté, ses belles couleurs sous la baguette de son chef Philippe Jordan.

de bons auspices pour ce que nous réserve cette nouvelle saison.


23 octobre 2016 -

Suite à une erreur de réservation (je croyais le lieu du concert dans l'Auditorium de Radio France), nous voici Porte de Pantin pour un concert de l'orchestre Philharmonique de Radio France. Je peine à me rendre si loin de chez moi mais reconnais à cette salle toutes les qualités d'acoustique souhaitées.

Le concerto pour violoncelle et orchestre op.129 de Robert Schumann nous fut offert par le jeune talent d'Edgar Moreau. Jeune, il le sera encore longtemps je crois, avec son physique à la Rimbaud, frimousse d'ado sous une épaisse chevelure volontairement broussailleuse.

Quant à son talent, il ne pourra que s'enrichir de la maturité. Car, pour ce qui est de la virtuosité, des couleurs, de l'émotion, tout est en place depuis plusieurs années déjà. De ce concerto aride et sombre, le violoncelliste s'est joué des difficultés et a su apporter toute la passion et exprimer tous les déchirements de l'oeuvre.

L'orchestre n'est qu'un soutien à la partie du soliste et souligne discrètement sa partition avec de sombres couleurs.

En seconde partie de programme, l'orchestre s'est mué en "mode Mahler", c'est à dire très grande formation : deux jeux de timbales, toutes les percussions, sept cors, tous les cuivres et tous les bois... Tout quoi ! Et sous la baguette de son chef Mikko Franck, la symphonie n° 1 "Titan" fut aussi "titanesque" que souhaité.

Cette première symphonie de Gustave Mahler dévoile, d'emblée, ce que sera son style, facilement reconnaissable dans le reste de son oeuvre après quelques mesures.

Les couleurs chatoyantes, les mélodies simples et familières (Frère Jacques entre autres), les sonorités
flamboyantes dans l'éclat des cuivres, la force éclatantes des "forte" dans l'embrasement final, "Titan" c'est tout ça.

Une apothéose magistralement déployée par Mikko Franck et admirablement rendue par ce merveilleux orchestre cher à mon cœur. Un bravo particulier au hautboïste solo, au cor solo et au trompettiste solo.

Prochaine soirée ce soir 4 octobre  Bastille avec la Première de Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns.

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