dimanche 15 mars 2015

Opéra Garnier - "Le Chant de la Terre" - Mahler/Neumeier

Le mardi 3 mars dernier, j'assistais au spectacle de ballet chorégraphié, tout spécialement pour la troupe de l'Opéra de Paris, par le directeur du Ballet de Hambourg, John Neumeier, sur la musique du Chant de la Terre de Gutav Mahler.

Après la Troisième Symphonie du même G. Mahler en 2009, dont j'avais apprécié, entre autres, les portés audacieux, je n'attendais que le bonheur d'une belle soirée de ballet sur une musique sublime qui parle si bien à mon coeur. Ce ne fut qu'en partie le cas...
Oddur Jonsson
Nicolai Schukoff


C'est d'abord côté musique, justement, que je n'ai pas ressenti mon compte d'émotions. J'ai trouvé - et cela n'engage que moi - que l'orchestre ne restituait pas toute la beauté ni la profondeur de cette oeuvre sous la direction de Patrick Lange. De plus, si le baryton Oddur Jonsson a clairement exprimé toute la puissance de cette partition, le ténor Nicolai Schukoff ne m'a, lui, pas convaincue. Et puis, de toute façon, j'aurais préféré la version chantée par une contralto.


Quant aux moments de silence, voulus par le chorégraphe, qui ponctuent les différents chants et sur lesquels les danseurs continuent de s'exprimer, ils coupent la ligne mélodique et la continuité de l'oeuvre, la morcellent et la rendent inaudible. Et puis, bien sûr, vouloir le silence dans une salle de deux mille personnes en pleine épidémie de grippe... je n'insiste pas !!

Je vous laisse suivre le lien ci-après pour en savoir + sur Le Chant de laTerre. Sachez seulement que sa profondeur dramatique est très certainement liée à la mort de la fille du compositeur peu avant et que c'est la raison des accents déchirants de l'oeuvre. Le texte des poèmes chinois de la dynastie Tang ne rejoint pas toujours ces accents d'une profonde tristesse.




Scéniquement, le décor est minimaliste : un rectangle de gazon pour les vertes prairies un miroir au-dessus est un ciel où se copient la vie terrestre et, enfin, le cercle lumineux où se succèdent jour et nuit et où se densifient les quartiers de lune. Très beaux éclairages de l'ensemble.





La chorégraphie de Neumeier reprend ses portés audacieux habituels, magnifiés par les deux grands danseurs et excellents porteurs de la soirée : Fabien Révillon et Audric Bezard.



Audric Bézard

Fabien Révillon





   







Nolwenn Daniel
Sae Eun Park

Pour le reste - c'est à dire l'émotion - on est un peu sur sa faim. C'est propre, très bien dansé (trop bien ?), mais c'est lisse et, finalement, un peu ennuyeux par moment. Les pas se répètent et la gestuelle (que ne renierait pas un Bob Wilson) orientalisante glace davantage qu'elle n'émeut malgré tout le talent de Nolwenn Daniel, Sae Eun Park et tous les intervenants de notre magnifique Corps de Ballet national.
















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