dimanche 20 mai 2012

Dietrich Fischer-Dieskau chez les Séraphins

Que l'incomparable baryton allemand, Dietrich Fischer-Dieskau ait choisi de rejoindre le choeur céleste en plein Printemps se révèle d'un romantisme achevé pour cet infatigable interprète du "Wintereisse" (Voyage d'Hiver). Mais pour nous, pauvres voyageurs orphelins, ce départ laisse un vide vertigineux et nous plonge dans une profonde tristesse.

Je renvois tous mes lecteurs vers les sites de la presse française et internationale (pour les multilingues) qui rend, unanimement, hommage au grand chanteur qui nous laisse, heureusement, une immense discographie des lieder de Schubert (dont il grava l'intégralité des 600 lieder), Schumann, Wolf, Mahler, Brahms...

Je ne vais pas prétendre à une parfaite connaissance de ce chanteur que je n'ai jamais eu le bonheur d'entendre en direct, ni de l'art du chant de la mélodie allemande dont il s'est fait une spécialité, même si sa longue vie d'interprète l'a mené également vers l'opéra avec des rôles comme Amfortas, Wolfram, Wotan chez Wagner, Posa, Rigoletto et Falstaff chez Verdi, le Comte Almaviva des Nozze de Mozart et si sa curiosité musicale et ses rencontres lui ont permis de créer, en 1962, le "War Requiem" de Britten ou de "Lear" de Aribert Raimann en 1978. Beaucoup de spécialistes se sont déjà penchés sur son talent et des hommages nombreux lui seront certainement rendus sur les ondes, sur France Musique au moins, par d'éminents musicologues.

Je ne vous parlerai que de l'émotion toujours provoquée par son timbre ambré et léger à la fois, de cette voix qui m'a traversée jusqu'au coeur, d'emblée, et s'est installée dans ma mémoire musicale pour toujours et de ce phrasé qui "disait" des mots très doux sur cette musique aux intonations tellement mélancoliques que j'en oubliais cette défiance indéfinissable et inexplicable que j'avais, à l'époque, du chant en langue allemande.

J'en suis immédiatement restée béate et à chaque fois, depuis, cette voix devenue "intime" éveille en moi le même émoi, le même bonheur.

Grâce lui soit rendue pour ce patrimoine discographique phénoménal qu'il nous laisse. Sa disparition nous peine mais ce témoignage sonore nous console et nous consolera longtemps encore, jusqu'à notre propre fin.

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