D'abord, nous étions plusieurs à suivre un fléchage qui nous invitait à gravir les marches d'un escalier pour rejoindre la passerelle menant dans l'Île. Oui, mais voilà : une fois en haut, on tombe devant l'entrée d'un immeuble privé... et on redescend. On commence donc à longer, dans les débris des protections du chantier renversées par le vent, une route sur laquelle circulent des voitures. Et puis, il nous faut traverser cette chaussée et escalader les blocs de béton qui bordent l'entrée du chantier, tout ça en tenant son parapluie et en essayant de voir où on pose les pieds dans la gadoue ! Ensuite, on descend, on monte... un escalier encore qui nous mène sur la fameuse passerelle et, finalement sur l'Île. Les indications sommaires nous font décider de diriger nos pas vers le sas de barrières au bout duquel se profilent les silhouettes des fouilleurs de sacs. On ouvre nos réticules et nos manteaux, le faisceau des lampes de poche scrute et s'attarde sur le contenu de mon second sac. "- Y a quoi dedans ?" "- une bouteille..." "Ah, alors il faut enlever le bouchon !" 😮
Enfin libres, nous pénétrons dans le hall, sac et manteau ouverts, bouteille d'eau décapsulée dont on ne sait que faire, un planton vérifie nos billets et nous indique le vestiaire où il nous faut obligatoirement laisser notre parapluie, pour 1 €...
Ensuite, munis de vagues indications verbales et d'un fléchage approximatif, on fini par trouver l'accès à la salle et à entrer dans l'auditorium ! Le grand calme du lieu nous surprend un peu. Du coup, la pauvre jeune personne qui nous indique nos places reçoit les récriminations trop longtemps contenues de tous les arrivants ! Elle n'y peut rien, bien sûr, et elle a déjà fait remonter depuis l'ouverture du lieu, toutes les jérémiades exposées chaque fois. Elle est patiente et on finit par lui présenter nos excuses.
La salle, enfin ! Elle est belle, d'une taille qui me convient parfaitement - ni trop grande, ni trop petite - juste bien quoi ! Bois blond, tissu rouge sur le sièges, dentelle de bois au plafond du meilleur goût. Un bel auditorium au milieu de la piste duquel trôle le piano.
Car nous sommes venus - peu nombreux il est vrai, à peu près un quart de salle - écouter le récital du jeune pianiste berlinois Martin Helmchen.
Nous l'avions entendu accompagner une chanteuse dans des lieder et il nous avait fait grande impression. En lisant le programme, c'est la richesse et l'éclectisme qui nous impressionne.
Et durant presque deux heures, le jeune et chevelu pianiste va, sans s'arrêter plus de quelques secondes entre chaque morceau, nous déverser tout son talent au gré des partitions de Schumann (les 8 Novelettes) entre lesquelles s'intercalent celles de Clara Wieck, de Schönberg, Bach et Liszt, Messiaen et Chopin, Mendelssohn enfin pour terminer et dans les bis.
On y découvre toute la virtuosité, toute la palette de couleurs et d'émotion dont Martin Helmchen est capable. On se régale des Novelettes où son interprétation est radieuse et dans Liszt où il nous montre une belle capacité virtuose mais habitée et riche.
PROGRAMME :
Robert Schumann (1810-1856): Novelletten für Klavier op. 21 : I Markiert und kräftig
Clara Schumann-Wieck (1819-1896): Soirées musicales op. 6 für Klavier : II Notturno. Andante con moto (F-Dur)
Robert Schumann (1810-1856): Novelletten für Klavier op. 21 : II Äußerst rasch und mit Bravour
Arnold Schönberg (1874-1951): 6 kleine Klavierstücke op. 19 (1911) :
II Langsame Viertel
III Sehr langsame Viertel
IV Rasche, aber leichte Viertel
V Etwas rasche Achtel
VI Sehr langsame Viertel
Robert Schumann (1810-1856): Novelletten für Klavier op. 21 : III Leicht und mit Humor
Johann Sebastian Bach (1685-1750): Partita Nr. 4 D-Dur BWV 828 : Sarabande
Robert Schumann (1810-1856): Novelletten für Klavier op. 21 : IV Ballmäßig: Sehr munter
Franz Liszt (1811-1886) : Nuages gris S 199 für Klavier (1881) : Andante
Robert Schumann (1810-1856): Novelletten für Klavier op. 21 : V Rauschend und festlich
Olivier Messiaen (1908-1992): Vingt regards sur l´Enfant-Jésus (1944) für Klavier : VIII Regard des Hauteurs
Robert Schumann (1810-1856): Novelletten für Klavier op. 21 : VI Sehr lebhaft mit vielem Humor
Frédéric Chopin (1810-1849): Walzer Nr. 3 a-Moll op. 34/2 "Grande Valse Brillante" : Lento
Robert Schumann (1810-1856): Novelletten für Klavier op. 21 : VII Äußerst rasch
Franz Liszt (1811-1886): ''Bagatelle ohne Tonart. Bagatelle sans tonalité'' (1885) S 216a für Klavier : Scherzando
Robert Schumann (1810-1856): Novelletten für Klavier op. 21 : VIII Sehr lebhaft
Bis :
Robert Schumann : L'oiseau prophète
Felix Mendelssohn : Etude
En résumé, un beau récital de piano mais je ne peux que vous engager à attendre que les travaux soient terminés autour de l'Ile Seguin pour y aller entendre de la musique... ou au moins qu'il fasse meilleur et jour et que vous soyez en très bonne forme ! A noter que les taxis, à part la Sté G7, ne connaissent pas l'accès jusqu'à la salle... !
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