vendredi 18 janvier 2013

De Wagner à Renoir en passant par Venise

Les journées défilent aussi vite en 2013 qu'en 2012 ! Nous voilà déjà à la mi-janvier et j'ai des tas de choses à partager avec vous...

Concert de l'Orchestre Philharmonique de Radio-France, direction Marek Janowski
Un premier concert à Pleyel, le dimanche après-midi 6 janvier, où l'Orchestre Philharmonique de R.F. se retrouvait face à Marek Janowski, son ancien chef, pour ouvrir l'année Wagner.
Comme vous le savez, les concerts le week end ne sont pas de mon goût, mais un cadeau ne se refuse pas et surtout pas un cadeau musical.

Marek Janowski est un excellent chef. Le "Philhar" lui doit les grandes qualités techniques qu'il a su lui transmettre durant les années qu'il a passées à sa tête. Il est reconnu comme un bon chef wagnérien. Cependant, ce n'est pas avec un enthousiasme débordant que je suis sortie de Pleyel ce dimanche soir, malgré une seconde partie de programme beaucoup plus libératrice que la première.

Erreur de programmation à mon sens que ce début de concert, à 16 heures un dimanche, avec une entrée en matière qui tenait du plat de résistance. Personne n'était prêt - ni les spectateurs en fin de digestion, tout juste sortis des transports en commun ou des circuits de recherche de parking, ni les musiciens et chanteurs pour lesquels le défit était grop grand de créer, en quelques minutes, l'atmosphère de "l'Enchantement du Vendredi Saint", extirpé du monumental Parsifal. On n'entre pas dans l'essence d'une oeuvre pareille en quelques mesures, enfin, pas moi dans tous les cas.
L'orchestre se contente de jouer la partition, bien, mais sans le souffle à la fois liturgique et poétique que requièrent ces instants qui doivent tenir, presque, du miracle.
Stephen Gould


Albert Dohmen
Le ténor américain Stephen Gould projette un chant consistant et coloré mais dénué de l'émotion qu'il devrait contenir. Le léger vibrato de la basse Albert Dohmen n'a pas entamé le très beau timbre de sa voix, ce qui ne suffira pas à nous restituer le climat de ce moment musical.



Au final, ce passage si important dans l'oeuvre est resté au stade du morceau bien exécuté.
D'autant plus dommage que le programme s'enchaînait avec une interprétation tout à fait banale de "Siegfried-Idyll" qui, pour le coup aurait, bien évidemment, dû entamer le concert.Fort heureusement, les trois extraits du "Crépuscule des dieux" ont réveillé musiciens et spectateurs. "Le voyage de Siegfried sur le Rhin", "La Marche funèbre" et "l'Immolation de Brunhilde" nous donnèrent à entendre un Wagner d'une toute autre tenue. Sains atteindre à la magique clarté des couleurs de la fosse de l'Opéra de Paris sous la baguette de Jordan, ni aux profondes rondeurs de l'Orchestre de Bayreuth, le "Philhar, emmené avec précision et lyrisme a su se hausser à la hauteur des meilleurs.
Violetta Urmana a, quant à elle, empli Pleyel de toute la largeur de sa voix, sans écorcher les notes extrêmes.

Ouf ! Ce second concert (il y en avait eu un deux jours avant) ouvrait, en définitive, glorieusement la porte aux célébrations du bicentenaire de la naissance de Wagner.


  De Canaletto à Canaletto-Giardi ou de Maillol à Jacquemart-AndréEn l'espace de quelques jours, je parcourrai les salles des deux expositions consacrées au peintre vénitien de la Veduta.
Disons-le tout net : les deux expos se valent en qualité. Si Maillol se concentre sur le seul Antonio Canal dit Canaletto et nous offre, en plus des grandes toiles issues des collections italiennes, le précieux carnet de dessins conservé à Venise et "la chambre optique" - l'appareil qui lui servait à tracer les perspectives - Jacquemart-André quant à lui nous propose de mettre en parallèle les presque mêmes vues réalisées par Canaletto et par Francesco Guardi.
Si les ciels de Canaletto sont plus lumineux et les éclairages plus éclatants, Guardi décale légèrement les perspectives et anime davantage le Canal Grande et la Piazza San Marco.
Canaletto
Guardi


En résumé, entre deux visites de la Sérénissime, contempler les toiles de Canaletto ou de Guardi reste le meilleur moyen de respirer l'air de Venise !...


Les "Renoir" au cinéma : d'Auguste à Jean

Après ce déferlement d'art, j'attendais beaucoup du film "Renoir" de G. Bourdos, sorti récemment.
Trop sans doute pour ne pas être déçue par des dialogues assez pauvres et, surtout, rendus souvent incompréhensibles par la très mauvaise diction de certains interprètes, en particulier de la jeune Christa Theret. Anachroniques également, certaines expressions n'appartenant pas au vocabulaire courant de cette époque, même dans les cuisines.

A garder, la brillante démonstration de Michel Bouquet, formidable, la photo magistrale qui nous place au coeur des tableaux de Renoir.
Allez ! L'année ne démarre pas si mal...

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