C'était sa dernière Isolde et elle l'a chanté à Munich ! Lisez l'article de Resmusica.
Merci Waltraud Meier pour ces instants flamboyants que vous m'avez fait passer lors de vos interprétations parisiennes !
Impressions (très subjectives) ressenties lors des manifestations artistiques auxquelles j'assiste
dimanche 19 juillet 2015
mercredi 15 juillet 2015
Un bel été commence...
L'été s'est installé sur l'hexagone avec son soleil ardent, sa semaine annuelle de canicule, ses longues soirées délicieuses au clair de lune et sa transhumance estivale. Avant de laisser s'envoler les élèves vers les bonheurs des jeux de plage, leurs activités annexes les ont réunis pour une fête annuelle, couronnement attendu d'un projet mitonné tout au long de l'année.
J'ai pu ainsi saluer le talent des jeunes futurs interprètes de comédie musicale de Chaville et les qualités des quelques deux cents petites danseuses de l'Académie de Danse de Saint-Maur et de l'Ile de France.
La fin du printemps, c'est également le moment où les programmes radio se mettent au vert ou, pour certains, s'arrêtent définitivement. J'étais donc à Radio France pour la "Der des Der" de l'émission de France Musique Notes du Traducteur de Philippe Cassard.
Ce sont aussi, avant une fermeture bien méritée, les dernières représentation de l'Opéra National de Paris. Adriana Lecouvreur de Cilea terminait mon abonnement 2014/2015 de la grande maison.
C'est, enfin, l'ouverture des festivals dont les chaînes de télévision et certaines plates-formes numériques offrent les retransmissions aux amateurs qui n'ont pas le bonheur de s'y rendre. La Carmen d'Orange ouvrait le feu avec un très beau plateau.
Voyons donc tout cela en détails.
J'ai apprécié cette production sans paillettes, sans robes volantées trop vivement colorées, sans flamencos endiablés rythmés par les castagnettes, sans folklore tapageur. J'y ai retrouvé l'atmosphère sombre et sobre de la nouvelle de Prosper Mérimée dans laquelle le destin (les cartes) juxtapose deux tempéraments que tout oppose. Chacun d'eux aura mal à sa manière et aucun ne démérite de n'être que ce qu'il est. Tous deux seront jusqu'au-boutistes : Carmen dans sa volonté de rester libre, Don José aveuglé par son amour jaloux.
Samedi soir, les deux chanteurs ont donné le meilleur. Kate Aldrich dont la plastique et l'oeil de braise n'ont eu d'égal que le velouté de sa voix, a pleinement chanté avec vaillance et nuances aussi, le rôle écrasant de la cigarière.
Quant à Jonas Kaufmann, on serait tenté d'utiliser tous les superlatifs pour encenser sa prestation : le volume, l'ampleur, la couleur, les nuances (Ah ! ses pianissimi... !), la ligne de chant... C'est magnifique. Quant à l'incarnation, aidé en cela par cette production resserrée sur l'essentiel, elle lui permet de nous restituer un Don José, certes perdant, mais qui conserve une parcelle de dignité dans sa défaite.
Un mot encore sur la direction au cordeau de Mikko Franck qui ne cède, elle non plus, rien au folklore.
J'ai pu ainsi saluer le talent des jeunes futurs interprètes de comédie musicale de Chaville et les qualités des quelques deux cents petites danseuses de l'Académie de Danse de Saint-Maur et de l'Ile de France.
La fin du printemps, c'est également le moment où les programmes radio se mettent au vert ou, pour certains, s'arrêtent définitivement. J'étais donc à Radio France pour la "Der des Der" de l'émission de France Musique Notes du Traducteur de Philippe Cassard.
Ce sont aussi, avant une fermeture bien méritée, les dernières représentation de l'Opéra National de Paris. Adriana Lecouvreur de Cilea terminait mon abonnement 2014/2015 de la grande maison.
C'est, enfin, l'ouverture des festivals dont les chaînes de télévision et certaines plates-formes numériques offrent les retransmissions aux amateurs qui n'ont pas le bonheur de s'y rendre. La Carmen d'Orange ouvrait le feu avec un très beau plateau.
Voyons donc tout cela en détails.
- Natacha Wassilieff, professeure pleine de ressources, a concocté pour ses élèves une adaptation libre d'une série télé américaine "Une Nounou d'Enfer", comédie musicale inspirée des airs de "Smash" dont elle a réécri les paroles.
L'ensemble nous livre un spectacle haut en couleurs et d'un excellent niveau artistique.
Parmi lesMaud Fermé Alexandre Blin
Marc Drouhin campe, quant à lui, un père dépassé, un veuf amoureux trop timide et un homme d'affaires trop occupé, le tout avec une solide présence et une belle voix de baryton.
Reste l'admirable présence de la jeune et jolie soprano Julia Imbach qui danse et chante à ravir, sait être drôle souvent et émouvante quand il le faut. Elle part, dès la rentrée, à Londres où elle a été admise dans une grande école du genre où elle va parfaire tout le potentiel déjà bien affirmé qu'il nous a été donné d'apprécier. - C'est Casse-Noisette que Martine Cot a choisi de chorégraphier cette année pour le toujours très talentueux spectacle du cours de danse qu'elle anime avec métier (plusieurs de ses petites élèves ont intégré la très renommée et difficile Ecole de Danse de l'Opéra de Paris), rigueur, gentillesse et modestie.
Des plus petits bouts de chou aux pas hésitants et à l'équilibre incertain mais si touchants dans leur désir de bien faire, jusqu'aux ballerines affirmées qui nous proposent une très virtuose interprétation d'une remarquable qualité, tout fut parfait.
Pari gagné encore cette année où cet après-midi a vu défiler les deux cent quarante enfants, ados et adultes, offrant un spectacle d'un niveau toujours maintenu au plus haut par le travail de Martine Cot. - Les "Notes du traducteur" vont terriblement me manquer sur France Musique. Tout au long de ses émissions, moi qui ne suis qu'une piètre solfégiste dotée d'une oreille tout ce qu'il y a de plus moyen, Philippe Cassard a décortiqué pour moi la musique de Mozart, Schumann, Beethoven, Schubert, Franck, Debussy... et beaucoup d'autres.
Il a su mettre en exergue ce que mes oreilles ordinaires ne sont pas capables de discerner elles-mêmes. Il m'a fait entendre les harmonies cachées, le travail de la main gauche, le lyrisme de la main droite... Toute l'essence même des morceaux ainsi épluchés fut révélée à mon coeur et je ne les écoute plus tout à fait de la même oreille.Philippe Cassard - Adriana Lecouvreur, l'opéra de Cilea, s'inspire pour son livret d'une pièce de Eugène Scribe et Ernest Legouvé dans laquelle se sont illustrées rien moins que Sarah Bernhardt et Rachel.
La pièce, elle, repose sur un fait-divers réel : la mort subite à 38 ans (en 1730) de la célèbre actrice de la Comédie Française, Adrienne Lecouvreur, qui révolutionna l'art de la déclamation en le rendant plus simple et plus clair, probablement assassinée par sa rivale jalouse, la princesse de Bouillon dont le Comte Maurice de Saxe était l'amant et qui la trahissait allègrement avec La Lecouvreur...
L'opéra de Cilea, dramatiquement touffu et musicalement capiteux et enflammé, réserve quelques pages tout en douceur comme le prélude du IV. Sous la baguette attentive d'un Daniel Oren que je n'attendais pas dans ce registre retenu, l'orchestre de l'ONP, toujours excellent, émaille la partition de sonorités brillantes et de pianissimi inspirés. A noter le dernier souffle de l'héroïne confié à la harpe céleste de Emmanuel Ceysson qui, dès la rentrée prochaine enchantera la fosse du MET à New York.
Cette production déjà présentée à Londres, Vienne et Barcelone, situe l'intrigue dans son époque (le XVIIIème siècle), dans son contexte (le théâtre), sans nous embarquer dans une quelconque parallèle ni aucune élucubration douteuse. Si l'on peut reprocher à David McVicar l'absence de direction d'acteur dont vont souffrir surtout Marcelo Alvarez et Luciana d'Intino, on ne peut que louer sa mise en scène qui s'articule fort justement autour des tréteaux de la scène, du théâtre dans le théâtre.
Grâce aux décors de Charles Edwards et aux magnifiques costumes de Brigitte Reiffenstuel qu'éclaire fort agréablement Adam Sylverman, on est plongé dans l'univers de Watteau. C'est délicieux, d'un grand esthétisme qui nous facilite la compréhension d'un livret passablement encombré de quiproquos et de confusions en tous genres.
Je rends hommage à un plateau très homogène et d'une belle qualité globale. Des rôles secondaires d'une fort belle tenue : Alexandre Duhamel et Carlo Bosi en Quinault et Poisson, Wojtek Smilek honorable en Prince de Bouillon et Raùl Gimenez en Abbé de Chazeuil libertin à souhait.Alessandro Corbelli et Angela Gheorghiu
Alessandro Corbelli incarne - à proprement parler - le régisseur Michonnet également épris d'Adrienne, avec une justesse de sentiments qui le rend particulièrement attachant et très émouvant.
Luciana d'Intino
La mezzo-soprano Luciana d'Intino est impressionnante de vaillance et de puissance. Elle ne chante pas dans la dentelle et campe une princesse de Bouillon antipathique à souhait mais dont j'aurais apprécié un peu plus de subtilité à la fois vocale et scénique.Marcelo Alvarez et Angela Gheorghiu
Le ténor argentin Marcelo Alvarez, lui, n'incarne pas le moins du monde le beau Maurice de Saxe que ses deux maîtresses se disputent. Mais il était dans une forme vocale éblouissante, comme je l'ai rarement entendu.
La - toujours - très belle Angela Gheorghiu livre une performance mitigée de ce rôle, écrasant il est vrai. Au premier acte, un peu perdue sur le grand plateau de Bastille, elle peine à passer dans le grand vaisseau de cette salle. Dans la seconde partie, malgré les insuffisances d'une voix qui n'a plus vingt ans, la soprano parvient à hisser son talent vocal et scénique. Bien sûr, outre ses airs d'un grand lyrisme dramatique, cet opéra demande à l'interprète d'un rôle de comédienne, de dire deux textes. Or, tout le monde le sait, les cantatrices ne sont pas des déclamatrices... Gheorghiu pas plus que les autres. L'extrait de "Phèdre" clamé au troisième acte est bien pâle et nous donne à entendre toute la lourdeur emphatique dont La Lecouvreur avait, justement, su dépouiller la diction des vers classiques.
Marc Drouhin et Julia Imbach |
Angela Gheorghiu |
- 5. On attendait Kaufmann et on a eu un GRAND Don José. On attendait moins Kate Aldrich et on a eu une très belle Carmen. On n'attendait rien de Kyle Ketelsen et son Escamillo fut Olé ! On attendait Inva Mula et on a eu une touchante Micaëla.
Certains attendaient une espagnolade, on a eu la Carmen de Mérimée...
Il est de bon ton de dénigrer les productions des Chorégies d'Orange. Je serai dans le mauvais ton, n'en déplaise aux grognons.
J'ai apprécié cette production sans paillettes, sans robes volantées trop vivement colorées, sans flamencos endiablés rythmés par les castagnettes, sans folklore tapageur. J'y ai retrouvé l'atmosphère sombre et sobre de la nouvelle de Prosper Mérimée dans laquelle le destin (les cartes) juxtapose deux tempéraments que tout oppose. Chacun d'eux aura mal à sa manière et aucun ne démérite de n'être que ce qu'il est. Tous deux seront jusqu'au-boutistes : Carmen dans sa volonté de rester libre, Don José aveuglé par son amour jaloux.
Samedi soir, les deux chanteurs ont donné le meilleur. Kate Aldrich dont la plastique et l'oeil de braise n'ont eu d'égal que le velouté de sa voix, a pleinement chanté avec vaillance et nuances aussi, le rôle écrasant de la cigarière.
Quant à Jonas Kaufmann, on serait tenté d'utiliser tous les superlatifs pour encenser sa prestation : le volume, l'ampleur, la couleur, les nuances (Ah ! ses pianissimi... !), la ligne de chant... C'est magnifique. Quant à l'incarnation, aidé en cela par cette production resserrée sur l'essentiel, elle lui permet de nous restituer un Don José, certes perdant, mais qui conserve une parcelle de dignité dans sa défaite.
Un mot encore sur la direction au cordeau de Mikko Franck qui ne cède, elle non plus, rien au folklore.
A voir et à revoir encore sur Culturebox pendant plusieurs mois. Régalez-vous !
vendredi 3 juillet 2015
Dominique Jameux
Dominique Jameux |
La voix, si reconnaissable, de Dominique Jameux avait quitté les ondes de France Musique déjà depuis quelques années. Mais ses livres - et en particulier son "Chopin" nous restent, fort heureusement. Réécouter l'émission "Le Magazine" où Lionel Esparza l'avait invité à l'occasion de sa sortie.
Pour ce qui me concerne, j'ai encore dans l'oreille ses précieuses explications dans son émission "Le fauteuil de Monsieur Dimanche", où il a disséqué pour mes oreilles incultes une grande partie de l’œuvre de Wagner, juste à l'époque où je commençais à m'y intéresser furieusement.
A une époque où les budgets obligent (!) les directeurs de la Grande Maison Ronde à remercier des producteurs "trop chers" en leur proposant d'inacceptables émissions mais laissent et même incrustent de piètres présentateurs tout juste capables d'annoncer et désannoncer de très courts extraits cisaillés dans les œuvres, pour ne pas fatiguer leur auditoire, je regrette d'autant plus la disparition de ces producteurs qui savaient nous parler de musique avec intelligence et, surtout, passion !
Que le Royaume de la Musique l'accueille et qu'il y retrouve tous ceux dont il a su si bien parler et sur lesquels il a si bien écrit.
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